L’Ozempic est-il vraiment la découverte du siècle?
Agence QMI
Ozempic, Wegovy... ces injections contre le diabète, miraculeuses pour la perte de poids, pourraient-elles également traiter d’autres conditions médicales?
• À lire aussi: Ozempic, Wegovy et Mounjaro: des médicaments amaigrissants liés à de nombreux décès aux États-Unis?
Les médicaments à base de sémaglutide, qui a été déclaré découverte scientifique de l’année en 2023 par la revue Science, ont grandement gagné en popularité dans les dernières années, notamment chez les personnes obèses et en surpoids. Cette popularité croissante est due notamment au fait que cette molécule agit comme un coupe-faim en envoyant au cerveau le signal qu’on a assez mangé.
«On a identifié une nouvelle population de neurones qu’on trouve dans le cerveau. Elle exprime en particulier un récepteur, le récepteur du GPL 1. On a pu démontrer que ces cellules-là peuvent être modulées. Donc essentiellement, ce sont les neurones responsables du contrôle du diabète et de l’obésité», a expliqué Alexandre Caron, professeur à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, qui estime que c’est peut-être là la découverte du siècle.
Toutefois, les médicaments d’injections pour traiter le diabète auraient des effets sur d’autres organes également.
«Plus on étudie GPL1, plus on se rend compte que ça a des effets sur d’autres organes de notre corps. Des effets sur la protection cardio-vasculaire notamment, puis des effets sur le foie, pour diminuer l’accumulation de graisse, ou la maladie du foie gras», a indiqué Benoit Arsenault, professeur au Département de médecine de l’Université Laval.
Le sémaglutide pourrait aussi pour traiter la maladie de Parkinson, l’Alzheimer et même certaines dépendances. Ainsi, M. Arsenault plaide pour élargir la recherche.
«Il faut avoir un certain poids pour être traité. Moi, j’encourage d’autres recherches dans d’autres populations et j’aimerais ça qu’on ne se fie pas au poids pour savoir qui peut en bénéficier ou avoir un remboursement par la RAMQ. C’est pour traiter des gens malades, j’aimerais ça qu’on détermine c’est quoi une personne malade», a-t-il ajouté.
À bout de ressources
Il faut savoir que bien des patients se tournent vers l’Ozempic après avoir tout tenté pour perdre du poids. C’est le cas de Catherine Bisson qui est passée de 190 à 235 lb après que son médecin lui eut prescrit des médicaments pour des douleurs chroniques.
«Je disais ça il y a des années! S’il existait une pilule miracle. On la prendrait. On s’imaginait des choses! Mais là, on s’entend, je dis ça pour des gens qui ont vraiment un problème de poids, pas un 10 lb qui dérange», précise-t-elle.
Les médicaments pour la perte de poids ne sont toutefois pas couverts par l’assurance maladie et les assureurs privés au Québec. Selon des experts, comme M. Arsenault, on devrait se demander si ceux qui en utilisent devraient se faire rembourser, même si c’est juste pour maigrir.
«La vraie question, c’est pourquoi la facilité serait négative? Pourquoi, quand c’est facile, ça ne fonctionne pas? On ne le mérite pas? Je ne comprends pas ça. Il faut trimer dur, faut arrêter de manger, faut peser ses aliments, s’entraîner et là, tu vas le mériter ton poids santé. Pour moi, ça, je ne comprends pas», a dit Mme Bisson.
– Avec les informations de Claudie Côté, TVA Nouvelles.