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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Louise Beaudoin, monument de la politique

Photo Agence QMI, RENÉ BAILLARGEON
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Photo portrait de Karine Gagnon

Karine Gagnon

2025-04-10T04:00:00Z
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Monument de la politique québécoise que René Lévesque se plaisait à taquiner en l’appelant «une petite bourgeoise de la Grande Allée», Louise Beaudoin est de passage à Québec, ville qui l’a vue naître et où elle a longtemps vécu, pour la parution d’un livre retraçant son impressionnant parcours.

L’ouvrage, intitulé Louise Beaudoin. Entretiens, s’avère être un passionnant voyage dans l’histoire aux côtés de celle qui fut militante de la première heure au Parti Québécois, ministre des Relations internationales, de la Culture et des Communications, responsable de l’application de la Charte de la langue française et ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales.

Elle a aussi été directrice de cabinet et déléguée générale du Québec à Paris.

Ça faisait un bon moment que cette historienne de formation, qui aura 80 ans cette année, réfléchissait à cet exercice.

Lorsqu’elle a quitté la politique, en 2012, elle a déposé ses documents aux archives nationales du Québec, lesquels se sont avérés fort utiles. «Il y avait vraiment beaucoup de choses, dit-elle, on était stupéfaits.»

Femme de rigueur, elle tenait à être bien entourée, soucieuse de ne pas se tromper. «Des choses se sont passées il y a 50 ans. On se souvient des événements, mais l’avant, l’après, le comment, le combien...»

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Elle a opté pour la collection Trajectoires, chez Boréal, qui est dirigée par le professeur Alain-G. Gagnon. Le professeur Stéphane Paquin et le doctorant Mathieu Roy ont recueilli ses propos.

Famille de Québec

René Lévesque l’appelait à la blague «petite bourgeoise» en affirmant que jamais elle ne pourrait se faire élire par le peuple, car elle ne le connaissait pas. Le chef péquiste était très proche des gens. Elle a beaucoup appris de lui.

Puis, Louise Beaudoin est originaire d’une famille de la bourgeoisie de Québec «qui ne s’était pas beaucoup révoltée contre l’occupant» et «qui valorisait autant sinon plus le fait de parler anglais que français».

Cela n’a pas empêché cette grande dame d’être aux premières loges des batailles pour la sauvegarde du français et de la culture.

Ce dont elle est le plus fière, c’est tous les gestes posés par son parti pour la reconnaissance internationale du Québec.

«J’en parle beaucoup dans le livre. On a commencé ça en 1972 avec M. Lévesque. Il était chef non élu, et déjà, on lui a dit: il faut que vous alliez en France (...) Il fallait créer des liens, et commencer d’avance. M. Lévesque était d’accord avec ça.»

Troisième référendum

Louise Beaudoin s’est aussi trouvée au cœur de l’organisation des deux référendums, fruit de longues années de préparation.

Elle évite de commenter ce qui concerne le PQ actuel et son chef, Paul Saint-Pierre Plamondon, qui «a réussi à donner un nouvel élan au parti».

«J’ai écrit un livre d’histoire pour dire aux jeunes: regardez comme ç'a été formidable, comme on s’est amusés, et vous pouvez encore. On a créé un parti politique de toutes pièces, qui est là encore, et c’est une autre génération qui a enfin repris le flambeau», se réjouit-elle.

Concernant l’idée de tenir un troisième référendum dans un premier mandat: «Je leur fais confiance pour prendre la bonne décision», tranche celle qui croit toujours à l’indépendance du Québec.

Louise Beaudoin sera au Salon du livre de Québec aujourd’hui pour une table ronde des Rendez-vous d’histoire de Québec et un entretien croisé avec Gérard Bouchard.

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