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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

L’OTAN et l’importance des mots

Photo d'archives, Stevens LeBlanc
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Pierre Paul-Hus

2022-04-14T19:41:00Z
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Plusieurs personnes s’interrogent sur le rôle d’un député fédéral et de son importance sur la scène internationale, et nombre d’entre elles ignorent qu’au-delà du rôle parlementaire que nous jouons, d’autres fonctions parallèles peuvent s’ajouter.  

C’est ainsi que mon passé militaire m’a amené à joindre l’Association parlementaire canadienne de l’OTAN. La raison pour laquelle j’ai joint ce nouveau rôle est identique à la raison pour laquelle j’ai décidé de servir mon pays à titre de député : grâce à mon expertise, je veux faire une différence dans les décisions qui seront prises et qui contribueront à solidifier les relations et le respect entre les pays.  

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Récemment, j’ai participé à la commission permanente de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN à Athènes, en Grèce. Un sujet a pris toute la place : la négociation d’une déclaration pour une résolution de Solidarité pour l’Ukraine, déclaration qui sera présentée à la session du printemps, en mai prochain. Plusieurs rencontres ont lieu chaque année entre les parlementaires des pays membres de l’OTAN afin de discuter des enjeux de sécurité dans le respect des valeurs des pays membres, mais cette commission à Athènes revêtait une importance particulière pour les raisons que vous devinez sans doute.  

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Au-delà des recommandations et des propositions formulées, celles-ci devront être appliquées dans le contexte de la guerre qui sévit présentement en Ukraine. L’issue de cette guerre dépendra irrévocablement des actions qui seront prises. Autrement dit, tous les mots prononcés durant cette commission, écrits et rayés dans le document de travail, ont leur importance, car ils cristalliseront les décisions futures qui seront entérinées à la fin du mois de mai, en Lituanie.  

Pour en arriver à un consensus et rédiger cette déclaration, chacun des membres de l’Assemblée, représentant les citoyens de chacun des 30 pays membres de l’OTAN, doit donc faire part de sa position par rapport à la Russie. Et c’est dans ce processus que réside toute la complexité de la situation. Chaque pays vit ses propres enjeux face à la Russie et doit prendre en considération plusieurs facteurs avant de s’engager à appuyer une déclaration. Le pays qui partage une frontière limitrophe avec la Russie, qui dépend de ses ressources naturelles ou de ses échanges commerciaux avec ce pays, n’emploiera pas les mêmes termes que le pays qui vit éloigné du conflit ou n’est pas dépendant économiquement d’eux. À titre d’exemple, le choix entre les mots « forcer » ou « inciter » auront un impact majeur au moment d’appliquer la résolution. Au terme de ces discussions, il faudra néanmoins en arriver à un consensus, trouver l’unité et la cohésion dans cette déclaration commune. C’est tout sauf simple. Et c’est justement là que le rôle de député prend toute son importance. L’aspect politique précède l’aspect militaire et l’OTAN fait en sorte de créer un lien entre les deux.   

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Plus précisément, au niveau politique, le rôle de l’OTAN, tel que décrit sur son site, « s’emploie à promouvoir les valeurs démocratiques et permet à ses membres de se consulter et de coopérer sur les questions de défense et de sécurité afin de résoudre les problèmes, d’instaurer la confiance et, à long terme, de prévenir les conflits. » Par la suite, si les efforts diplomatiques échouent, l’OTAN « dispose de la puissance militaire nécessaire pour entreprendre des opérations de 

gestion de crises, seul ou en coopération avec des pays non-membres ou d’autres organisations internationales. »    

En conclusion, cette rencontre à Athènes m’a permis d’avoir la perspective des représentants des différents pays et d’en tenir compte pour la suite des choses. J’aurai le privilège de participer à la session du printemps en Lituanie, en mai prochain, où la déclaration sera entérinée par les autres membres. Le Canada doit se montrer solidaire envers les pays membres et dénoncer haut et fort l’invasion de la Russie menée par Vladimir Poutine en Ukraine. L’escalade est déjà allée trop loin et doit prendre fin. L’après-guerre doit se décider maintenant.  

Pierre Paul-Hus

Ministre du cabinet fantôme des Services publics et de l’Approvisionnement

Député conservateur de Charlesbourg – Haute-Saint-Charles

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