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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Trump s'attribue le retour au calme à Los Angeles

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AFP

2025-06-12T12:02:46Z
2025-06-12T19:30:00Z
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Donald Trump a attribué le relatif retour au calme à Los Angeles au déploiement de militaires qu'il a ordonné, sur lequel la justice se penche jeudi, au moment où des manifestations d'ampleur limitée contre sa politique migratoire musclée se multiplient aux États-Unis.

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«Los Angeles a été sûre et calme ces deux dernières nuits», s'est réjoui sur son réseau Truth Social le président américain, qui en a encore attribué les mérites à sa décision d'envoyer l'armée dans la deuxième métropole du pays.

Depuis vendredi, cette ville à l'importante population hispanique est le théâtre de manifestations contre des interpellations musclées d'étrangers en situation irrégulière qui ont eu lieu la semaine dernière et s'inscrivent dans la politique anti-immigration radicale de la nouvelle administration.

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Ces protestations, dans l'ensemble pacifiques, ont parfois été marquées par des jets de pierres contre la police, des incendies de véhicules, des dégradations et des violences.

MEGA/WENN
MEGA/WENN

Plus de 1000 personnes ont encore protesté pacifiquement mercredi, avant une deuxième nuit de couvre-feu dans le centre-ville imposé par la mairie pour prévenir les pillages et les actes de vandalisme.

«Je dirais qu'en général, tout est sous contrôle ici à Ground Zero», a déclaré à l'AFP Lynn Sturgis, une enseignante à la retraite de 66 ans, devant les bureaux du gouvernement fédéral, épicentre des manifestations dans le centre-ville.

Rivalité politique

Donald Trump a ordonné le déploiement à Los Angeles de 4000 réservistes de la Garde nationale de Californie et de 700 Marines, un corps d'élite de l'armée d'active, contre l'avis du gouverneur démocrate Gavin Newsom.

AFP
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«Le gouverneur Gavin (Newsom) le pourri avait totalement perdu le contrôle de la situation. Il devrait me dire MERCI de lui avoir sauvé les fesses, au lieu d'essayer de justifier ses erreurs et son incompétence!!!», a ajouté jeudi le locataire de la Maison-Blanche.

Ce déploiement militaire s'est transformé en un enjeu de rivalité politique entre l'administration Trump et l'opposition démocrate. Avec en première ligne M. Newsom, considéré comme un candidat potentiel à la Maison-Blanche pour 2028.

Le gouverneur de Californie accuse le gouvernement fédéral d'outrepasser ses pouvoirs et a demandé à la justice de suspendre la réquisition de la Garde nationale. Une audience est prévue jeudi à ce sujet devant un tribunal fédéral de Los Angeles.

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Photos AFP
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Donald Trump avait promis pendant sa campagne électorale de s'en prendre aux «criminels venus de l'étranger». Mais ses efforts pour lutter contre l'immigration clandestine ont largement dépassé ce cadre et visé en particulier les immigrés latino-américains, indispensables à certains secteurs d'activité.

Le président a admis jeudi devoir «faire quelque chose» rapidement pour préserver les travailleurs immigrés de l'agriculture et de l'hôtellerie, afin d'éviter un impact négatif sur ces secteurs.

«Nous ne pouvons pas faire cela à nos agriculteurs et aussi au secteur des loisirs, aux hôtels», a-t-il déclaré.

«Ils ont peur»

La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a pour sa part expliqué jeudi avoir dit à un haut responsable américain qu'elle n'était «pas d'accord sur le fait de recourir à des descentes de police pour arrêter des personnes qui travaillent honnêtement».

Les manifestations se sont étendues ces derniers jours à d'autres villes américaines, mais toujours dans des proportions limitées.

D'après une carte établie par CNN, des manifestations, parfois émaillées d'arrestations, ont été recensées à Las Vegas, Dallas, Austin, San Antonio, Milwaukee, Chicago, Atlanta, Boston...

À Spokane, ville d'environ 230 000 habitants dans l'État du Washington (nord-ouest), la mairie a décrété à son tour un couvre-feu nocturne.

Les migrants «ont autant le droit que nous d'être ici, peu importe s'ils sont arrivés légalement ou illégalement», a déclaré une manifestante en larmes prénommée Apples, interrogée par le Las Vegas Review Journal. «Cela me rend malade pour mon petit ami et sa famille. Ce sont des réfugiés cubains, ils ont peur d'aller faire les courses, d'aller travailler».

Samedi, Donald Trump doit assister à un très inhabituel défilé militaire à Washington, organisé pour célébrer le 250e anniversaire de l'armée américaine, mais qui tombe aussi le jour du 79e anniversaire du président.

Un mouvement national baptisé «No Kings» («Pas de rois») a appelé à des rassemblements ce même samedi dans des centaines de villes pour protester contre la politique de M. Trump.

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