L’opposition presse la Ville d’en faire davantage contre la violence armée

L’opposition officielle à la Ville de Montréal presse l’administration municipale d’en faire davantage contre la violence armée, alors que deux meurtres en moins d’une heure ont eu lieu mardi soir dans la métropole.

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«Le plus révoltant, c’est que l’administration refuse toute proposition alors qu’elle ne met aucune alternative en place. Encore combien de temps faudra-t-il pour qu’elle se rende à l’évidence que la sécurité, c’est aussi une responsabilité de la Ville de Montréal», s’est indigné Abdelhaq Sari, porte-parole en matière de sécurité publique pour l’opposition officielle.

Vers 21 h 45 mardi soir, les policiers ont trouvé un homme de 64 ans blessé par balle dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Il est décédé sur place. Une heure plus tard, un second homme a été atteint par des tirs qui lui ont été fatals, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.

Il s’agissait des 16e et 17e homicides de l’année à Montréal.

M. Sari indique avoir proposé plusieurs solutions à l’administration Plante pour faire face à la situation: «Plan estival en matière de sécurité, rétablissement du nombre d’effectifs policiers, évaluation des besoins en intervenants sociaux, en plus de bonifier les ressources des escouades ESUP et EMRII. Malheureusement, aucune de ces solutions n’a été appliquée», s’est-il désolé.

Responsable de la sécurité publique au sein du comité exécutif de la Ville, Alain Vaillancourt a indiqué, dans une courte déclaration écrite, que ses pensées vont aux familles et aux proches des deux victimes.

«Nous comprenons les inquiétudes des citoyens suite aux événements déplorables et ciblés survenus cette nuit. Nos policiers sont actuellement à pied d’œuvre pour faire la lumière sur ces événements et nous travaillons de près avec eux pour suivre la situation», a-t-il déclaré.

Il n’a pas été possible de lui parler en entrevue.

Le cabinet de la mairesse de Montréal a réagi en fin de journée mercredi aux propos de l’opposition, accusant celle-ci de «mener une campagne de peur».

«Les allégations de l’opposition sont tout simplement erronées et irrespectueuses envers nos policiers qui sont de tous les instants pour maintenir le caractère sécuritaire de la métropole. Il est faux d’affirmer qu’il n’existe aucun plan estival. Le SPVM a déployé une stratégie intégrée pour lutter contre la violence par arme à feu cet été», a soutenu Marikym Gaudreault, attachée de presse au cabinet de la mairesse.

Elle rappelle que dans les derniers mois, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé à plusieurs arrestations et saisies, qui sont les «fruits de sa stratégie».

«Rappelons que Montréal est la ville au pays avec le plus de policiers par habitant. Depuis notre entrée au pouvoir nous ne cessons de soutenir le SPVM à la hauteur de ses besoins. En 2022, nous avons augmenté le budget du SPVM de 45 M$ pour atteindre 724 M$», a-t-elle ajouté.

La situation de violence armée semble néanmoins s’accélérer à Montréal. En 2021, le SPVM avait enregistré 144 décharges d’armes à feu au cours de l’année, soit une chaque deux jours et demi. Une hausse marquée alors qu’il n’y en avait eu que 71 en 2020. Les homicides avaient également augmenté de 40 % au cours de la même période.

Depuis la publication du rapport annuel du SPVM, l’administration Plante a toutefois réitéré, lors de diverses sorties publiques, que «Montréal demeure sécuritaire».

Jeudi, Marco Mendicino, le ministre de la Sécurité publique du Canada, fera une annonce à Montréal sur la «prévention de la violence liée aux armes à feu et aux gangs au Québec». Il sera accompagné de représentant du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal.