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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

L’ONU doit mieux reconnaître l’homophobie et la transphobie

Moe Hamandi souhaite changer les choses après avoir été agressé dans un autobus

Moe Hamandi, gouverneur.e à la Fondation Émergence et président.e de Fierté Montréal.
Moe Hamandi, gouverneur.e à la Fondation Émergence et président.e de Fierté Montréal. Photo courtoisie
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Photo portrait de Catherine Bouchard

Catherine Bouchard

2022-05-24T01:05:00Z
2022-05-24T13:36:36Z
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Agressé en plein transport public à cause de son orientation sexuelle, un Montréalais d’origine libanaise et de confession musulmane se dévoue pour la cause de la communauté LGBTQ+, en militant notamment pour la reconnaissance de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, soulignée mardi par l’Organisation des Nations unies.

• À lire aussi - Variole du singe: mise en garde contre l'homophobie et le racisme

Il y a quelques années, Moe Hamandi se trouvait dans un autobus de transport en commun avec un ami. Un individu s’est mis à échanger avec son ami et le tout a dégénéré en attaque homophobe. Moe n’a pas tardé à réagir.

«Pour moi, il y a une limite. Ma famille, mes amis et mon entourage, je protège», laisse tomber Moe, qui a été frappé en plein visage.

«C’était la première fois que quelqu’un m’agressait dans toute ma vie. J’ai vécu au Liban, j’ai vécu la guerre, les bombardements d’Israël, la guerre de 2006, les attentats entre 2005 et 2009. Il n’y a personne qui a mis sa main sur moi», explique Moe.

Ressortir plus fort

Les blessures physiques lui ont fait mal, mais elles n’étaient pas aussi douloureuses que les blessures psychologiques.

«C’était la première fois que je voyais mon visage dans cet état. Ce n’était pas beau à voir et ça faisait mal. Mais ce qui se passait à l’intérieur, c’était plus fort que ce qu’on voyait», explique Moe.

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Mais de cet événement, Moe est ressorti plus fort, il a réagi à contre-courant et a trouvé le courage de sortir du placard.

«Cette violence m’y a obligé, mais elle m’a responsabilisé», fait valoir Moe. Sa première motivation était d’éviter qu’une autre personne subisse ce qu'il a vécu.

Moe a décidé de s’allier à la Fondation Émergence, qui lutte contre l’homophobie et la transphobie. L’organisme souligne que, selon plusieurs études, les diverses formes de violence vécues par les gens de la communauté écourtent malheureusement leur vie.

Moe, qui remplit également un rôle de gouverneur à la fondation, estime que ces violences réduisent également trop souvent au silence les personnes de la communauté.

Mais ce silence n’était plus une option. Moe a fait son coming out, qui lui a demandé beaucoup de courage, en raison notamment de ses origines libanaises et de sa confession musulmane.

«Croyez-moi, c’est pas facile», laisse tomber Moe.

Des secondes qui durent des heures

Mais c’est sans regret que Moe propage aujourd’hui un message dont l’essentiel est de mettre fin «à tout ce qui se termine par phobie», et ce, dans le respect et la collaboration.

La thématique de la campagne de sensibilisation – en lien avec la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie (JICHT) soulignée mardi – porte sur le temps volé aux gens de la communauté. Une pétition a également été créée pour que cette journée soit officialisée à l’Organisation des Nations unies (ONU).

Ce thème est tout indiqué, selon Moe.

«Quand on se fait agresser, les secondes deviennent des heures», souligne Moe.

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Une montre de 54 secondes a d’ailleurs été créée par l’organisme, pour représenter les secondes perdues pour les six types de violence vécue (physique, psychologique, sexuelle, médicale et institutionnelle).

La transphobie et l’homophobie en chiffres  

  • 4042 personnes trans ont été assassinées dans le monde, entre le 1er janvier 2008 et le 30 septembre 2021. 
  • 23% des personnes trans aux États-Unis ont évité de s’adresser aux services de santé par peur de recevoir de mauvais traitements ou d’être humiliées. 
  • Il y a quatre fois plus de tentatives de suicide chez les jeunes lesbiennes, gais et bisexuels que chez les jeunes hétérosexuels. 
  • Les femmes trans sont trois fois plus à risque d’avoir une espérance de vie diminuée par rapport aux femmes cisgenres. 
  • 67 pays criminalisent encore les relations entre personnes de même sexe et ces relations sont passibles de la peine de mort dans 11 de ces pays. 
  • 50 pays criminalisent encore la transidentité sous différentes lois.
  • 17 mai 1990: retrait de l’homosexualité de la liste des maladies mentales par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  
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