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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Lomiko Metals: une campagne du NON pour s’opposer à la mine controversée

Des élus vont consulter leur population pour savoir si le projet de mine située à moins de deux heures de Montréal et d’Ottawa a leur appui ou non

Photo fournie par Geneviève Gagnon
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2025-07-09T04:00:00Z
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Des maires de l'Outaouais vont tenir un référendum fin août sur le projet de mine de graphite de Lomiko Metals financée par la Défense américaine.

• À lire aussi: Lomiko Metals: les entreprises disent non à une mine de graphite

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• À lire aussi: Investissements de la Défense américaine: «Il y en a d’autres dans le processus» 

D’après Rodrigue Turgeon, coresponsable du programme national de MiningWatch Canada, «c’est la première fois» que l’on tente de bloquer un projet de cette façon. 

Le projet de mine de graphite La Loutre, de Lomiko Metals, est le septième plus grand en développement au monde.

«C’est important d’avoir l’opinion légale», plaide Richard Jean, maire de Lac-des-Plages.

«La population vit des années de stress», observe David Pharand, maire de Duhamel.

«Plus de 30% de la population boivent l’eau du lac Simon, y compris moi», s’inquiète Jean-Paul Descoeurs, maire de Lac-Simon.

Là-bas, même la communauté des affaires lève le ton. 

«Tout de ce projet-là m’agace et m’horripile», soupire Geneviève Gagnon, à la tête de plusieurs quincailleries.

Le projet de La Loutre. Lomiko Metals fait valoir que la ressource québécoise pourrait devenir une option viable pour remplacer la Chine et le Mozambique.
Le projet de La Loutre. Lomiko Metals fait valoir que la ressource québécoise pourrait devenir une option viable pour remplacer la Chine et le Mozambique. Illustration fournie par Louis Saint-Hilaire
Projet controversé

À 180 kilomètres au nord-ouest de Montréal, le projet de mine de graphite à ciel ouvert de l’entreprise de la Colombie-Britannique Lomiko Metals sème la consternation.

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Là-bas, plusieurs croyaient avant que le graphite servirait à la fabrication de batteries de véhicules électriques, mais, depuis l’arrivée de la Défense américaine parmi les actionnaires à coup de 11,4M$, ils ont de gros doutes.

Louis Saint-Hilaire n’en revient pas de devoir se battre pour protéger les coins de villégiature qui risquent d’être touchés par le projet de mine de Lomiko. Il a lancé la campagne «Le 31 août je vote NON» dans une vidéo.
Louis Saint-Hilaire n’en revient pas de devoir se battre pour protéger les coins de villégiature qui risquent d’être touchés par le projet de mine de Lomiko. Il a lancé la campagne «Le 31 août je vote NON» dans une vidéo. Photo fournie par Louis Saint-Hilaire

«Ce n’est plus une mine verte. C’est une mine militaire», lâche Louis Saint-Hilaire, président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.

Il estime que le film qui se tourne dans sa cour pourrait l’être n’importe où au Québec.

L’an dernier, le consul général des États-Unis à Montréal, Robert P. Sanders, avait dit au Journal que les États-Unis continueraient d’investir chez nous. 

«Il y en a d’autres dans le processus», avait-il affirmé.

Robert P. Sanders, consul général des États-Unis à Montréal
Robert P. Sanders, consul général des États-Unis à Montréal Photo Francis Halin

Rappelons que Québec n’appuie pas Lomiko, mais qu’Ottawa y a mis 4,9M$ l’an passé.

Communauté d’affaires

Dans le coin, épiciers, pharmacies, restaurants... plus de 108 entreprises s’y opposent ouvertement.

«Ça détruirait complètement l’écosystème économique», soutient Geneviève Gagnon, qui est à la tête de plusieurs entreprises faisant travailler 600 personnes.

Parlez-en à Carl Poirier, de Ferme HLF du Lac-Simon. L’agriculteur, un fournisseur de choux de Bruxelles des Fermes Lufa, craint pour sa production.

Carl Poirier dit avoir acheté sa ferme pour la pureté de l’eau autour. Il craint maintenant de perdre cela si le projet se concrétise.
Carl Poirier dit avoir acheté sa ferme pour la pureté de l’eau autour. Il craint maintenant de perdre cela si le projet se concrétise. Photo fournie par Carl Poirier

«Je m’approvisionne dans l’eau souterraine pour irriguer mes légumes. Des légumes, c’est de l’eau à valeur ajoutée», image-t-il.

Lomiko Metals se défend

Interrogée par Le Journal, la PDG de Lomiko Metals, Gordana Slepcev, a indiqué que ses projets s'inscrivent dans la stratégie des «minéraux critiques pour la transition énergétique, la sécurité énergétique et la création d’emplois». La minière soutient avoir toujours été transparente.

«Lomiko continuera de respecter tous les protocoles d’autorisation et les orientations politiques du Québec nous sommes un développeur responsable de graphite naturel en paillettes dans la province», a déclaré Mme Slepcev.

«Nous avons décidé de ne pas organiser de réunions communautaires à grande échelle, car nous nous trouvons toujours à la phase conceptuelle. Toutefois, nous organisons des séances de questions-réponses pour les parties intéressées afin de clarifier les questions que nous sommes en mesure de traiter», a-t-elle assuré.

– Avec la collaboration de Martin Jolicoeur

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Les 5 municipalités en référendum

– Duhamel

– Lac-des-Plages 

– Lac-Simon

– Chénéville 

– Saint-Émile-de-Suffolk

Lomiko Metals

Siège social: Surrey

Valeur boursière: 6,6M$

Projet La Loutre

– Véhicules électriques: 315 000 (l’équivalent)

– Tonnes de graphite par an: 100 000

– Impôts générés: 240M$

– Salaires: 130M$

Source: Lomiko Metals

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