Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Loi sur la découvrabilité en ligne: les géants du web vont se conformer, croit le ministre Mathieu Lacombe

Le ministre Mathieu Lacombe présentera un projet de loi destiné à favoriser la visibilité des artistes québécois sur les plateformes en ligne.
Le ministre Mathieu Lacombe présentera un projet de loi destiné à favoriser la visibilité des artistes québécois sur les plateformes en ligne. Photo d’archives, JOËL LEMAY
Partager
Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2025-02-08T05:00:00Z
Partager

Le ministre de la Culture du Québec croit que les géants du web accepteront de se conformer à une éventuelle loi qu’il compte faire adopter et qui les obligerait à donner plus de visibilité aux artistes québécois sur les plateformes de télé et de musique en ligne.

«J’ai confiance que les GAFAM vont respecter la loi. Le gouvernement fédéral l’a fait dans les derniers mois. L’Union européenne aussi, et elle compte des pays qui sont moins populeux que le Québec», affirme Mathieu Lacombe.

Le dépôt du projet est prévu pour ce printemps et fait suite à des consultations publiques tenues l’année dernière.

Il reconnaît qu’il y a un risque que des plateformes décident «de ne pas lui accorder de légitimité, mais si une grande proportion des États encadrent les grandes plateformes avec des lois, devant un consensus international, elles n’auront d’autre choix que de collaborer».

Mission en Europe

Le ministre Lacombe prend justement l’avion dimanche afin d’aller à la rencontre de ses collègues ministres de la Culture en France et en Belgique.

Au menu de cette mission d’une semaine: faire le suivi du groupe de travail France-Québec, créé en 2024 précisément pour trouver comment améliorer la découvrabilité des contenus francophones dans un vaste océan numérique dominé par la culture anglo-saxonne.

Publicité

Il y a urgence. À peine moins de 7% des chansons écoutées par les Québécois sur les plateformes en ligne en 2024 étaient l’œuvre d’artistes de chez nous, selon des données de Luminate relayées par l’Observatoire de la culture et des communications.

Une guerre commerciale avec les États-Unis constitue-t-elle une occasion de sensibiliser les Québécois à riposter en consommant davantage notre culture?

«C’est déjà quelque chose que l’on fait au quotidien, répond Mathieu Lacombe. Ce qui change en ce moment, c’est qu’il y a un élan de nationalisme économique qui souffle, depuis que Donald Trump a choisi de nous attaquer. Si ça peut faire en sorte que le message que l’on porte depuis plusieurs années trouve davantage écho chez les Québécois, tant mieux.»

Trop de spectacles?

Questionné à propos de la crise qui secoue présentement l’industrie culturelle québécoise et qui touche les théâtres, les musées et les spectacles, le ministre a réitéré qu’il travaille avec les gens du milieu de la culture pour voir «comment on peut continuer de les aider davantage financièrement et comment on peut changer nos façons de faire».

«Plusieurs acteurs du milieu nous disent que malgré les augmentations de budget, l’argent ne semble pas bien se rendre sur le terrain», dit-il.

Une étude récente de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain montrait que malgré une offre culturelle en hausse, la fréquentation des salles est en baisse. Y’a-t-il trop de spectacles pour ce que les Québécois peuvent consommer?

«Est-ce que c’est le rôle d’un ministre de la Culture de dire qu’il faut créer moins? Poser la question, c’est y répondre parce que c’est délicat. Mais je pense que c’est une réflexion que le milieu de la culture doit avoir», conclut le ministre.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité