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L'article provient de TVA Nouvelles
Opinions

Loi spéciale imposée aux médecins: «C’est une dérive qui est autoritaire»

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TVA Nouvelles

2025-10-25T02:20:11Z
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La loi spéciale envisagée par le gouvernement François Legault a suscité de fortes réactions chez les médecins. Les panélistes de «La Joute des analystes» jugent peu probable qu’elle facilite un compromis entre les partis.

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À la lecture du projet de loi proposé par la Coalition Avenir Québec (CAQ), Gaétan Barrette n’a pu s’empêcher de penser à l’Union soviétique.

«Il y a des mots là-dedans qui sont dignes de l’Union soviétique. Il va y avoir un inspecteur national. Un chef de département va avoir la responsabilité et l’autorité de suspendre son médecin membre s’il ne se présente pas un matin. S’il le fait, il y aura une sanction imposée par le Collège sous la loi. La loi va obliger le Collège d’avoir une sanction disciplinaire», a-t-il énuméré.

Et c’est comme ça dans tout le projet de loi, s’est indigné le panéliste.

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«Alors ça, à un moment donné, c’est une dérive qui est autoritaire pour un problème qui aurait pu être réglé», a-t-il ajouté.

À la demande du premier ministre François Legault, l’Assemblée nationale a tenu vendredi une séance extraordinaire afin d’adopter sous bâillon une loi spéciale visant à mettre fin aux moyens de pression des médecins et à leur imposer un nouveau mode de rémunération.

«Là, on a un projet de loi qui est exhaustif, qui touche toute la vie de ces professionnels-là, avec des sanctions qui sont disciplinaires et qui normalement ne passeront pas le test de la cour parce que ça va trop loin», a dit M. Barrette.

De son côté, Marc-André Leclerc estime que ce bras de fer entre les deux parties risque de mener à peu de résultats concrets.

«Moi, comme des millions de Québécois, je n’ai pas de médecin de famille, ma famille non plus. Je n’ai pas l’impression que je vais avoir plus de soins, plus de médecins de famille après toute cette chicane-là», a-t-il fait valoir.

Selon M. Leclerc, forcer les médecins à céder par l’adoption d’une loi spéciale ne signifie pas pour autant que le gouvernement sorte gagnant de cette «joute politique».

«Ce n’est pas qu’on a réussi à les convaincre d’embarquer dans le bateau, d’embarquer dans la mission, de relever notre système de santé. Donc, après tout ça, qu’est-ce qui va en rester? Probablement pas grand-chose», a-t-il lâché.

Mathieu Bock-Côté, pour sa part, dénonce le contrôle «quasi policier» des médecins que tente d’avoir le gouvernement.

«Autant moi, je crois [d’un côté] qu’il faut une vraie fermeté, il en faut encore une par rapport aux médecins, pour être capable de tenir tête à ce syndicat très puissant, [...] de l’autre côté, cette espèce de contrôle bureaucratique, tatillon, quasi policier, me semble inquiétant[e] et témoigne d’une psychologie que je n’apprécie pas dans un gouvernement qui, officiellement, est censé apprécier la liberté et se vouloir pragmatique», a-t-il souligné.

Pour voir l’échange complet, visionnez la vidéo ci-haut.

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