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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Loi 2 : Inquiétudes majeures pour les personnes ayant une déficience intellectuelle

Photo fournie par Amélie Duranleau
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Amélie Duranleau, Directrice générale, Société québécoise de la déficience intellectuelle

2025-11-23T05:00:00Z
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La Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI) tient à exprimer sa profonde inquiétude face aux impacts à venir liés à la Loi 2. Nous croyons que cette réforme va affecter particulièrement les soins et services offerts aux personnes ayant une déficience intellectuelle de tous âges.

À cet égard, la SQDI se joint à la sortie récente des pédiatres et des médecins qui ont tiré la sonnette d’alarme quant aux effets de cette réforme sur la population, notamment sur les enfants vulnérables.

Cette réforme, telle que présentée, risque d’affaiblir davantage l’accès à des soins et services déjà fragilisés.

Relation de confiance

D’abord, réduire le temps de consultation médicale risque de pénaliser les personnes ayant une déficience intellectuelle. En effet, celles-ci ont souvent besoin de plus de temps pour exprimer leurs besoins ou poser des questions en raison d’enjeux de communication ou de compréhension.

Établir une relation de confiance exige patience et engagement — des conditions incompatibles avec des consultations écourtées, pourtant essentiel pour bien évaluer et répondre adéquatement aux besoins.

Ensuite, nous nous inquiétons de l’impact de la loi sur les enfants ayant un retard de développement ou une déficience intellectuelle. En attribuant automatiquement une « cote de bonne santé » à tous les enfants, certains d’entre eux risquent de passer à travers les mailles du filet. Même en tenant compte du déploiement du programme Agir tôt partout au Québec, de nombreuses lacunes demeurent dans la prise en charge des enfants avec des besoins particuliers. Trop de familles doivent attendre qu’une crise survienne avant d’obtenir du soutien, faute d’approche préventive réelle.

Prévention essentielle

Nous demandons au gouvernement de revoir certains aspects de la mise en œuvre de la Loi 2. À notre sens, si l’objectif est d’améliorer les soins et services, il est nécessaire d’adapter la façon dont certains groupes de personnes sont reçues et traitées.

Agir de façon préventive en santé, particulièrement en déficience intellectuelle, demeure la meilleure solution pour favoriser la santé et le bien-être.

Le gouvernement peut et doit ajuster le tir pour la suite des choses.

Amélie Duranleau
Directrice générale
Société québécoise de la déficience intellectuelle

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