Loi 101 au cégep: Legault résiste


Rémi Nadeau
Malgré la pression de certains élus, François Legault ne veut pas imposer la loi 101 au cégep pour infléchir le déclin du français dans la métropole.
Depuis le discours in english et les propos indignes du PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, des caquistes estiment qu’une opportunité est apparue.
Selon nos informations, le ministre Simon Jolin-Barrette y a vu une raison pour modifier son projet de loi réformant la Charte de la langue française, dont l’étude détaillée devrait débuter à la fin du mois.
Au gouvernement, on reconnaît que l’insolent PDG a marqué les esprits en faisant la démonstration qu’il était possible de vivre dans le grand Montréal sans parler français.
Cet « effet Rousseau » a entraîné une hausse de préoccupations au sein du caucus. Lors d’une réunion mardi soir dernier, des députés de l’aile plus nationaliste du parti ont plaidé pour l’imposition de la loi 101 au collégial, dans un débat émotif.
Le Parti Québécois, qui était opposé à cette mesure dans le passé, la réclame aussi à son tour.
De plus, la semaine dernière, Le Journal révélait que dans certains cégeps anglophones, ce sont les allophones qui constituent maintenant la majorité de la clientèle.
Legault n’y croit pas
Malgré tout, François Legault refuse de faire en sorte que les francophones et les allophones ne peuvent choisir de fréquenter un cégep anglo.
« Je ne suis pas certain que demander aux allophones, après tout leur primaire et secondaire en français, que d’ajouter deux ou trois ans au cégep ferait la différence », a répondu le premier ministre, en marge du conseil général.
Franciser davantage
C’est plutôt en modifiant la politique d’immigration que François Legault souhaite agir pour renverser la situation à Montréal.
Le PM a répété qu’à l’arrivée de son gouvernement, la moitié des 50 000 nouveaux arrivants au Québec ne parlaient pas français.
Un chantier est en cours, à l’interne, afin de déterminer comment intervenir.
Des mesures pourraient être prises pour qu’un plus grand nombre d’immigrants accueillis parlent le français à l’entrée.