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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

L’Occident doit enlever ses lunettes roses

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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2022-03-03T10:00:00Z
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Hier, dans le portrait psychologique qu’il brossait de Vladimir Poutine, mon collègue Loïc Tassé a écrit une phrase très importante.  

« Poutine a une vision pessimiste de la nature humaine. »

Tout est là.  

  • Écoutez l'édito de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 8 h via QUB radio :  

UNE MENTALITÉ DE SCOUT

Alors que l’Occident croit qu’il suffit de chanter Kumbaya, d’ouvrir des toilettes pour transgenres, de signer des accords commerciaux à gauche et à droite et d’abolir progressivement les frontières pour « ouvrir une ère de paix et transformer ses ennemis en voisins », pour citer la philosophe française Chantal Delsol, Poutine, lui, ne se raconte pas d’histoires.

Il sait qu’il n’y a que trois choses qui comptent en politique internationale.

Les rapports de force, les rapports de force et les rapports de force. 

Le monde n’est pas un jardin de roses peuplé de licornes et de petits lapins, mais une jungle impitoyable où les puissants dévorent les faibles. 

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La seule façon d’obtenir ce que tu veux et de te faire respecter dans le merveilleux monde de la géopolitique est de faire preuve de fermeté. 

La gentillesse et les bonnes intentions ne te mèneront nulle part.

Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.

Comme dit Michael Douglas dans Wall Street : « Tu veux un ami ? Achète un chien ! »

Ou Alec Baldwin dans Glengarry Glen Ross : « T’es un bon père de famille ? On s’en torche ! Rentre chez toi et joue avec tes enfants ! » 

Ce n’est pas en portant des bas de couleurs différentes, en te déguisant en fakir, en pleurant à chaque point de presse et en te vantant que ton pays est « le premier État post-national au monde » que tu vas te faire respecter de la Libye, de l’Iran, de la Russie, de la Syrie, du Yémen, du Venezuela, de la Chine, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de la Corée du Nord, pour ne nommer que ces pays. 

Tu n’arrives pas à la table de négociations en demandant.

Tu arrives en exigeant.    

  • Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Sara Germain, étudiante à la maîtrise à l’UQAM dont les recherches portent sur la Russie, sur QUB radio:    

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« UNE NAÏVETÉ DÉSARMANTE »

Je citais Chantal Delsol, plus haut. 

Lundi, cette philosophe française a signé un texte essentiel dans Le Figaro, dans lequel elle demandait aux Occidentaux d’enlever leurs lunettes roses pour voir le monde tel qu’il est, et non tel qu’on voudrait qu’il soit. 

« Nous ne sommes absolument pas préparés aux conflits futurs, ni matériellement ni psychologiquement, puisque nous sommes persuadés qu’il n’y en aura plus. 

« Nous sommes armés seulement d’une naïveté désarmante, d’une foi plutôt ridicule en la bonne volonté du monde entier. Les grands mots ronflants sur la paix universelle n’ont jamais produit aucune paix, au contraire : c’est en sachant bien que la guerre existe et qu’elle est tapie dans chaque recoin de l’histoire que l’on a le plus de chances de lui faire face. »

Comme dit l’adage : tu veux la paix ? Prépare la guerre.

Or, en Occident, nos armées sont sous-financées et on acclame des artistes qui portent un chandail proclamant que tous les policiers sont des salauds. 

« Malgré tout le dégoût que peut légitimement nous inspirer son invasion militaire, Poutine ce faisant nous inflige une leçon : à savoir que l’existence humaine n’est pas une utopie évangélique », écrit Chantal Delsol en conclusion de son texte. 

C’est dur.

Mais c’est la réalité. 

  • Écoutez aussi la rencontre Lisée - Mulcair diffusée chaque jour en direct 8 h à l'émission de Richard Martineau via QUB radio :   

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