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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

L’Occident a fermé les yeux face à Poutine

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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2022-02-28T10:00:00Z
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Vous avez visionné le film Munich – The Edge of War, sur Netflix ?

Cette adaptation passionnante d’un roman de Robert Harris reconstitue les négociations qui ont eu lieu entre le gouvernement britannique et le régime nazi à l’automne 1938, afin d’éviter une deuxième guerre mondiale en Europe.

Afin d’apaiser Hitler, Neville Chamberlain, le premier ministre de l’Angleterre, a accepté que l’Allemagne « annexe » de force la Tchécoslovaquie, un pays possédant une grande population germanophone.

« Ça va le calmer », s’est dit Chamberlain.

On connaît la suite.

Loin de calmer Hitler, cette concession lâche l’a au contraire encouragé à aller plus loin et à envahir la Pologne, précipitant le monde dans une guerre horrible qui mettra la planète à feu et à sang et fera 70 millions de morts...   

ON LE SAVAIT

C’est exactement ce qui arrive aujourd’hui. 

« On va laisser Poutine envahir l’Ukraine, ça va le calmer... »

On est sûr de ça ?

Et si le président russe était fou ? S’il n’avait plus toute sa tête ? S’il voyait le refus de l’Occident de s’en mêler comme une invitation à aller plus loin ?

Ce qui est déprimant, avec la situation actuelle, est que tout ça était prévisible.

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On connaissait l’homme.

On savait de quoi il était capable.

Des journalistes qui critiquaient son régime se sont fait assassiner. 

Des dissidents qui condamnaient ses méthodes se sont fait empoisonner. 

Il a fait enfermer des homosexuels. Des adversaires politiques. Des oligarques qui s’opposaient à lui.    

  • Écoutez la rencontre Lisée - Mulcair diffusée chaque jour en direct 8 h via QUB radio : 

Des documentaires, des reportages et des essais sérieux affirment, preuves à l’appui, que Poutine a fait dynamiter de nombreux immeubles d’habitation en 1999, afin de mettre ça sur le dos des indépendantistes tchétchènes et ainsi, justifier une opération militaire en Tchétchénie. 

Tout ça était connu. Su. Documenté. 

Et qu’est-ce qu’on a fait ?

Rien.

On a continué de l’inviter aux réunions du G20 comme si de rien n’était.

Et tiens, reprends du champagne, mon Vladimir !

Et des petits fours !

Et que penses-tu de la situation au Moyen-Orient ? Qu’est-ce qu’on devrait faire, mon Vladimir ?

Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.

UN PEUPLE EN PÂTURE

« L’Histoire se répète toujours deux fois, disait Marx. La première fois en tragédie, la deuxième fois en farce. »

Ce qui se joue actuellement en Europe est une répétition monstrueusement grotesque de ce qui s’est passé en 1938. 

On tente de calmer un fou en lui permettant d’envahir un pays.

On lui donne un peuple en pâture en disant : « Mais, la prochaine fois, s’il recommence (surtout si ses attaques visent un pays qui fait partie de notre gang, c’est-à-dire l’OTAN), là, on va se fâcher ! »

Je comprends la déception du président de l’Ukraine.

On lui a promis mers et monde si jamais il joignait les rangs des démocraties européennes.

Mais maintenant que la Russie écrase son pays, justement parce que celui-ci voulait se joindre à l’Occident, on se contente de crier notre indignation et d’imposer des sanctions économiques. 

Pas étonnant que Zelensky se sente seul...

C’est Poutine qui doit rire dans sa barbe... 

Ça confirme ce qu’il pense depuis longtemps de l’Occident.

Il doit se dire : « Zelensky, Zelensky, comme tu es naïf... Tu pensais vraiment qu’ils allaient te défendre ? »

  • Regardez La rencontre Richard Martineau et Danny St Pierre, tous les jours de cette semaine, 11h 00 à QUB radio

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