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L'article provient de TVA Sports
Sports

LNH: un retour au jeu qui coûtera cher

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Photo portrait de Renaud Lavoie

Renaud Lavoie

2020-12-08T16:11:32Z
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C’est une première depuis plus de vingt ans. Les joueurs de la LNH ont finalement eu gain de cause dans leur mini bras de fer avec les dirigeants de la Ligue, qui souhaitaient rouvrir la convention collective signée en juillet, afin d’obtenir plus de concessions financières. Les joueurs n’ont pas bronché et ce sont les dirigeants de la LNH qui ont été forcés d’abdiquer.

Il y a trois semaines, les négociations entre les deux parties ont frappé un mur alors que la LNH a fait deux demandes financières aux joueurs. La première, que les joueurs prêtent de 13% à 16% de leurs salaires cette saison (qui s’ajoutent aux 10% déjà prévu dans la convention collective) aux propriétaires qui les rembourseraient dans trois ans.  

La deuxième: que les joueurs acceptent de rouvrir la convention collective et de verser jusqu’à 9% des leurs salaires en fiducie (escrow) lors de chacune des trois dernières saisons de l’entente, au lieu des 6% prévus. Cette demande était de trop. Elle a été vue comme une claque en plein visage et les joueurs ont décidé de ne pas reculer cette fois.

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La Ligue accepte  

Ce qui est frappant dans ce dossier, c’est qu’au départ, on pensait que les joueurs allaient être forcés d’accepter que les salaires soient payés au prorata du nombre de matchs disputés, sachant que la saison n’allait pas être de 82 matchs par formation. Les joueurs avaient déjà accepté de recevoir 72% de leurs salaires cette saison (c’est prévu ainsi dans la convention collective) et ce peu importe le nombre de matchs qu’ils allaient jouer. Encore une fois, les joueurs ont dit non.

Dimanche, les dirigeants de la LNH et ceux de l’Association des joueurs ont tenté de trouver un terrain d’entente pour satisfaire les deux parties. La LNH a donc demandé que les joueurs prêtent aux propriétaires un autre pourcentage important des salaires versés cette saison. En retour les joueurs voulaient des concessions. Probablement qu’un taux d’intérêt soit ajouté aux montants prêtés et une autre concession. Les deux parties n’ont pas été en mesure de s’entendre et cette fois, la LNH a accepté le résultat sans broncher. 

L'impact à long terme  

Il semble clair qu’aux yeux des dirigeants de la LNH, il était important qu’il y ait une saison, et ce, coûte que coûte.

Le retour au jeu devrait donc avoir lieu le 13 janvier si les deux parties acceptent le protocole de retour au jeu. Et aussi si les gouvernements acceptent aussi que des matchs soient disputés dans un contexte sanitaire difficile. Si c’est le cas, on aura droit à une saison de 56 matchs et la très grande majorité de ces rencontres seront disputées sans spectateurs. Ceci aura évidemment un impact désastreux sur les revenus de la ligue. 

Les joueurs vont toucher 72% de leurs salaires et les revenus de la ligue ne seront pas suffisants pour payer cette somme. Puisque les joueurs et les propriétaires doivent partager les revenus (50-50), l’impact financier se fera sentir longtemps, parce que les joueurs devront rembourser les propriétaires avec le temps, comme le veut la convention collective. Ce qui veut dire que le plafond salarial devrait demeurer à 81,5 millions $ probablement pour les cinq prochaines saisons. Le temps le dira.

Mais ça, c’est un problème à long terme et si jamais le dollar canadien continue de prendre de la valeur (il est passé de 70 cents face aux dollars américains en mars à 78 cents aujourd’hui), il est probable qu’il y ait plus d’argent qui sera injecté dans le système. C’est sans compter le nouveau contrat de télévision national aux États-Unis qui devrait aussi augmenter les revenus de façon substantielle ainsi que l’arrivée d’une équipe à Seattle. Si les astres s’alignent dans le bon sens, il est probable que les revenus augmentent de façon plus rapide que prévu, ce qui veut dire que le plafond salarial ne stagnera pas aussi longtemps qu’on peut le croire initialement. 

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