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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Liste des criminels les plus recherchés: une solution de «dernier recours» qui fonctionne

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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

2025-06-14T04:00:00Z
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Les autorités continuent de recevoir un flot important de renseignements sur All Boivin plus d’un an après la mise en place d’une prime pouvant aller jusqu’à 250 000$ pour sa localisation, une première pour un Top 2 de la liste Bolo.

Lancé en 2018, le programme Bolo (Be on the look-out) met en lumière les criminels les plus recherchés au pays pour inciter les citoyens à garder l’œil ouvert, quand les services policiers ont épuisé toutes leurs techniques d’enquête.

Depuis la création de cette «solution de dernier recours», 39 des 81 fugitifs placés dans son top 25 ont été arrêtés, sans parler des avancées notables dans la majorité des autres dossiers.

Maxime Langlois, directeur général du programme Bolo.
Maxime Langlois, directeur général du programme Bolo. Photo Agence QMI, MAXIME DELAND

Mais jamais l’organisation n’avait élargi le montant faramineux de 250 000$, habituellement réservé à la traque du fugitif le plus recherché au pays, à son top 2.

«Il y avait une urgence d’agir dans le conflit sur les redevances [des stupéfiants]. On a atteint un niveau de violence sans précédent au Québec. Leur arrestation pourrait faire une différence», explique le directeur exécutif du programme Bolo Maxime Langlois, faisant référence à Dave Turmel et All Boivin.

Un engouement bien présent

Et la stratégie a visiblement porté ses fruits. Turmel a finalement été arrêté en Italie le 27 mars dernier, après 610 jours de traque. Plusieurs personnes affiliées au caïd ont aussi été arrêtées dans les derniers mois.

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L’étau commence également à se resserrer autour d’All Boivin, alors que le domicile de sa mère a été ciblé dans le cadre d’une frappe policière le 23 mai dernier. L’opération qui visait une douzaine de résidences a permis de saisir 4 kg de cocaïne, une quinzaine d’armes longues et près de 300 000$.

«[L’affichage d’All Boivin] remonte à avril 2024 et on a encore beaucoup de signalements régulièrement», mentionne Béatrice Dorsainville, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).

Béatrice Dorsainville, porte-parole de la Sûreté du Québec.
Béatrice Dorsainville, porte-parole de la Sûreté du Québec. Photo STEVENS LEBLANC

Depuis la cavale d’All Boivin, les autorités ont constaté une hausse importante de la violence dans la région, avec des enlèvements, des tentatives de meurtres et même des actes de torture au point où un enquêteur avait témoigné à la cour n’avoir « jamais vu autant de dossiers de violence » dans les 25 dernières années.

Neuf individus qui se trouvaient sur la liste des criminels les plus recherchés de la SQ ont été arrêtés depuis 2022. Le Journal s’est inspiré de celle-ci, en plus de celle du programme Bolo et du FBI pour créer son propre top 10.

Commettre des erreurs

D’ailleurs, l’ajout de ces fugitifs à ces listes n’a pas seulement pour but d’augmenter la vigilance du public. Cela permet également de leur jouer dans la tête, d’après des experts.

«Être en cavale, ça induit un stress constant. Plus le temps avance, plus ils vont baisser leur garde et risquer de commettre des erreurs», indique André Gélinas, ex-policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

André Gélinas, policier à la retraite du Service de police de Montréal, expert en renseignements criminels.
André Gélinas, policier à la retraite du Service de police de Montréal, expert en renseignements criminels. Courtoisie

Et c’est sans parler d’autres malfrats, que ce soit des membres de gangs rivaux ou de la même organisation, qui pourraient se laisser tenter d’échanger leur parole contre quelques dizaines de milliers de dollars.

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