Lise Lafleur à coeur ouvert
La veuve du Démon blond souhaite se créer un nouveau nid


Michel Beaudry
Précisément quatre mois après le décès de Guy, sa femme, Lise Lafleur s’endurcit un jour à la fois. Dans cette superbe maison bien emménagée sur l’île Bizard, la belle dame toute délicate traverse un deuil difficile.
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«Je le vois partout, dans toutes les pièces, dans toutes les phases de notre vie», a-t-elle raconté lundi.
Ils avaient fait bâtir ce bercail à leur retour de Québec sur un site magnifique, il y a 26 ans.
«Le 22 avril dernier a été la fin soudaine et déchirante de notre connivence exceptionnelle, et depuis, mon existence n’est plus et ne sera plus jamais la même. Je dois m’y faire et c’est très difficile, pénible.»
Peu de fois dans sa vie, Lise a été aussi ouverte à se confier.
Elle nous l’avoue, tout en étant gentiment collaboratrice avec la photographe Chantal Poirier et le journaliste Jonathan Tremblay.
Elle désire que les gens voient ce qu’elle décrit comme le havre de paix de Guy Lafleur, qui adorait marcher au bord de l’eau et qui se faisait une fierté d’avoir un site d’atterrissage pour hélicoptère en bordure du lac des Deux Montagnes.

Elle souhaite aussi accélérer la vente d’un paradis peut-être trop lourd à transporter toute seule.

«Ce ne sera pas facile d’entrer le contenu de cette extraordinaire maison dans un quatre et demi», dit-elle avec un sourire timide.
«Je vais me rapprocher de mes enfants et petits-enfants. Ma solitude nouvelle est ardue et j’ai besoin de recréer notre cellule familiale.»
L’INTIMITÉ LAFLEUR
Près de Lise, il y a Martin que l’on finit par percevoir comme un protecteur. L’aîné est très près de sa mère et il la sait encore fragile.

La grande table de la salle à manger nous permet d’imaginer les beaux moments en famille ou avec des amis.


Le salon et son grand foyer nous suggèrent de chaudes et réconfortantes soirées d’hiver. Et quand on met les pieds dans le bureau de Guy, sa pièce préférée, c’est sobre. Au mur, une toile peinte à partir d’une photo historique réunissant Guy, Maurice Richard et Jean Béliveau en uniforme tricolore dit tout.

Aussi, deux armoires vitrées dans lesquelles on découvre des répliques d’hélicoptères.
Saisissant, l’agenda de Guy est encore sur le bureau.
IL A CHANGÉ D’IDÉE
Lise raconte que Guy a déjà voulu vendre cette maison pensant même aller s’installer dans les Laurentides, mais après avoir fait planter l’affiche en avant, il a changé d’idée.
Quelques heures avant de mourir aux soins palliatifs, il a demandé à son médecin s’il pouvait retourner terminer sa vie à la maison.
On le lui a refusé. Il a levé la main comme s’il voulait dire: «Allez donc...»
Il a fermé les yeux presque pour la dernière fois.
Si j’avais 2 millions et demi de dollars qui traînaient dans mon compte, cette maison serait déjà vendue.