Lion Électrique: Legault tente de rassurer les transporteurs

Le premier ministre François Legault veillera à ce que les transporteurs qui ont des autobus Lion Électrique ne soient pas laissés à eux-mêmes.

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«On va s’assurer avec des compagnies comme Girardin, comme Thomas, qu’il y aura un suivi qui sera fait sur l’entretien des autobus électriques déjà vendus», a lancé le premier ministre François Legault, en mêlée de presse, jeudi.

«Tant mieux si ça peut être une option, mais au moment où on se parle, on n’a aucune confirmation de ce côté-là, de savoir s’ils auront les effectifs et l’expertise», a réagi à chaud au Journal Luc Lafrance, PDG de la Fédération des transporteurs par autobus (FTA).

Réparer l’électrique

Mercredi soir, la ministre de l’Économie caquiste, Christine Fréchette, a affirmé qu’elle ne remettra pas d’argent public dans le fabricant québécois Lion, augmentant ainsi le risque de fermeture.

Quelque 1300 autobus électriques Lion sont sur nos routes. Les garanties et les réparations donnent des sueurs froides aux entreprises qui en ont dans leur flotte.

«Si Lion ferme ses portes pour x raisons, il va y avoir l’enjeu des pièces et des garanties», craignait déjà, il y a quelques mois, Stéphane Boisvert, président d’Autobus Groupe Séguin, qui a 356 autobus scolaires, dont 75 de Lion.

Rappelons qu’à la mi-décembre, Lion s’est protégée de ses créanciers en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (la «LACC»). Depuis, elle lutte pour sa survie et se cherche un acheteur.

Pas plus d’argent

Mardi, Le Journal rapportait que Lion avait besoin de 23,5 millions $ d’aides publiques de plus pour sa relance.

Un groupe mené par les acheteurs Vincent Chiara, Pierre Wilkie et Claude Boivin était prêt à mettre aussi 23,5 millions $ si Québec faisait la même chose.

«Irresponsable»

Or, la ministre Fréchette a fermé la porte à double tour en ajoutant une couche.

«Ça aurait été irresponsable d’aller de l’avant avec une injection importante de fonds publics à nouveau dans Lion, a-t-elle insisté. Je me serais attendue à ce que le privé soit davantage présent.»

Faits saillants

En février, Le Journal rapportait que Lion Électrique était visé par une demande d’action collective en valeurs mobilières déposée à la Cour supérieure du Québec au nom d’investisseurs qui allèguent avoir perdu de l’argent entre 2021 et 2024. Lion a toujours nié en bloc ces allégations en disant que leurs propos sont «sans fondement».

– Avec la collaboration de Geneviève Lajoie

Aides publiques à Lion Électrique (Québec)

MEIE

• Mars 2020: 5M$ (débenture)
• Juillet 2021: 50M$ (prêt)
• Juillet 2023: 46,3M$ (débenture)

Investissement Québec

• 2021-2022: 18,9M$ (actions)
• 2023-2024: 19,8M$ (actions)

Caisse de dépôt et placement du Québec

• Novembre 2022: 15M$ (facilité de crédit)

Fonds de solidarité FTQ

• 2023: 25M$ (prêt)

TOTAL: 180M$

Lion Électrique

Juillet 2008

• Deux anciens dirigeants du constructeur d’autobus Michel Corbeil, Marc Bédard et Camille Chartrand, fondent Autobus Lion.

Novembre 2017

• Power Corporation réalise un «investissement important» dans Lion, qui lui donne une participation de 43,8% dans l’entreprise.

Mai 2021

• Lion Électrique récolte 200M$ US en faisant son entrée à la Bourse de New York et à la Bourse de Toronto.

Novembre 2021

• M. Bédard vend pour 16,5M$ d’actions de Lion à un prix unitaire moyen de 14,85$.

Décembre 2022

• Lion livre un premier autobus assemblé dans son usine de l’Illinois, qui demeure largement inutilisée faute de demande.

Avril 2023

• Lion ouvre son usine de batteries à Mirabel, dont la capacité est aujourd’hui excédentaire.

Juillet 2023

• Lion recueille la somme de 142M$ US, dont plus de la moitié provient de Québec, du Fonds FTQ et de Fondaction.