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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Lion aura besoin de plus d’aide, croit Fitzgibbon

Le ministre laisse entendre qu’Investissement Québec ou la Caisse pourrait s’impliquer comme actionnaire

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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-04-18T04:00:00Z
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Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, estime que le fabricant québécois de véhicules électriques Lion pourrait avoir besoin d’Investissement Québec et de la Caisse comme actionnaire.

• À lire aussi: Lion inaugure son usine de batteries lithium-ion à Mirabel

« Est-ce que Lion a besoin d’avoir Investissement Québec [IQ], le gouvernement du Québec, comme actionnaire avec la Caisse de dépôt ? Moi je pense que oui éventuellement », a déclaré Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE).

« Ma crainte, ce n’est pas le prix de l’action, c’est : “Est-ce que l’on est vulnérable d’avoir une acquisition ?” » a-t-il poursuivi en marge de l’inauguration, hier, à Mirabel, de l’usine de batteries de 175 000 pieds carrés de Lion.

Aujourd’hui, Investissement Québec (IQ) détient un maigre 0,8 % des actions de Lion. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) n’en détient pas.

En novembre 2022, la Caisse avait offert à Lion un financement de 30 millions de dollars avec Finalta Capital. 

Il y a deux ans, Québec a octroyé un prêt de 50 millions de dollars à Lion, dont 15 millions de dollars dits « pardonnables ». M. Fitzgibbon a affirmé, hier, que Lion était en voie de respecter les modalités de ce prêt.

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« Posture correcte »

Hier, après l’inauguration de l’usine de batteries de 200 millions de dollars, son président fondateur, Marc Bédard, a qualifié la posture financière de Lion de « convenable », puis de « correcte », avec une bonne marge sur les produits.

Marc Bédard, le président fondateur de Lion
Marc Bédard, le président fondateur de Lion Photo Martin Alarie

Comme de nombreux fabricants de véhicules électriques qui ont vu la valeur de leur action chuter de plus de 70 % l’an dernier, Lion a admis y avoir goûté.

« On n’aime pas ça nous non plus, mais malheureusement, il n’y a pas grand-chose que l’on peut faire », a réagi Marc Bédard en mêlée de presse.

Malgré ces vents de face, l’entreprise détenue en partie par Énergie Power Corporation, contrôlée par le clan Desmarais, est toujours sur la bonne voie, selon son PDG, Jeffrey Orr, qui est d’avis que l’investissement de Power dans Lion reste rentable, malgré la chute du prix de l’action de 75 % l’an dernier.

Quand on demande à Marc Bédard s’il craint une perte de contrôle vu les aléas boursiers, il concède que les dangers existent. 

« Quand il y a un raz-de-marée comme cela, c’est toujours plus dangereux », répond-il.

« D’un autre côté, moi je contrôle quand même une bonne partie des actions », précise-t-il du même souffle.

Une centaine d’emplois payants

Lion a souligné, hier, que son usine allait créer 135 emplois payants et que sa capacité de production devrait s’élever à 1,7 gigawattheures d’ici la fin de l’année et à plus de 5 gigawattheures à plein rendement.

On estime qu’elle pourra produire assez de batteries pour électrifier 14 000 véhicules moyens et lourds par année. En guise de comparaison, cela correspondrait à assez de batteries pour 75 000 véhicules de promenade.

– Avec la collaboration de Sylvain Larocque

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