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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

L’investisseur futé: quoi faire avec mon portefeuille en cas de récession?

Illustration tirée du site web de RBC Gestion mondiale d'actifs
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2023-12-02T05:00:00Z
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Dans cette chronique publiée toutes les deux semaines, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.

Contrairement à ce que bien des économistes avaient prévu, le Canada n’est pas encore en récession, malgré un recul de l’économie cet été. Mais comme la morosité est quand même bien installée, des investisseurs se posent cette question: devrais-je modifier mon portefeuille?

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«Dans les derniers mois, j’ai eu quelques clients qui ont eu des inquiétudes sur la direction de l’économie, mais mon message est toujours le même: l’idéal, c’est de rester investi et de ne pas se préoccuper des nouvelles économiques à court terme», affirme Ian Gascon, président de Placements Idema.

Ian Gascon
Ian Gascon Photo tirée de LinkedIn

«Ce n’est pas parce qu’on annonce une récession qu’il faut changer la composition des portefeuilles», ajoute-t-il.

Les Bourses réagissent à l’avance

Le gestionnaire de portefeuille rappelle qu’«il n’y a pas nécessairement de lien, à court terme, entre une récession et les rendements des marchés» boursiers et obligataires.

Et pourquoi donc? Parce que si le Canada tombe en récession, la Bourse de Toronto aura eu le temps d’anticiper la chose. Une récession, c’est au moins deux trimestres consécutifs de recul du produit intérieur brut (PIB), alors en général, on voit ça venir. 

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«Ce qui va faire bouger les marchés [de façon importante], c’est plutôt si les anticipations changent», précise M. Gascon.

Dans le Globe and Mail, Benjamin Felix, chef de la recherche chez PWL Capital, a récemment noté que sur les sept récessions que le Canada a connues depuis 1957, trois se sont soldées par des rendements négatifs en Bourse et quatre, par des rendements positifs.

Les récessions sont donc loin d’être toujours néfastes pour un investisseur. Mieux encore: dans le cas de chacune des sept récessions, le principal indice boursier canadien avait retrouvé son sommet moins de trois ans plus tard. C’est donc dire qu’une récession ne devrait pas empêcher un investisseur à long terme – ou même à moyen terme – de dormir.

Graphique tiré du site web de RBC Gestion mondiale d'actifs
Graphique tiré du site web de RBC Gestion mondiale d'actifs

Sans oublier qu’il est impossible que toutes les économies du monde tombent en récession en même temps. Un portefeuille bien équilibré sur le plan géographique ne devrait donc pas trop souffrir quand une récession frappe une région, sauf peut-être s’il s’agit de l’Amérique du Nord, où les Canadiens investissent majoritairement.

Pour tenter d’éviter l’effet d’une récession sur son portefeuille, il faudrait être capable de prédire le moment où les marchés chuteront en raison des craintes d’un ralentissement économique, puis de prédire le moment où ils remonteront. 

Mais souvent, les Bourses reprennent du mieux «peu après le début d’une récession», souligne Vanguard. Une exception à cette règle a été la crise financière de 2008, qui a fait languir les investisseurs pendant 16 longs mois.

Le risque de rater la reprise

Bref, si vous sortez du marché à l’approche d’une récession, vous risquez de manquer la reprise, ce qui peut être coûteux.

Dans son article, M. Felix a souligné qu’une étude publiée en 2019 par deux économistes réputés, Eugene Fama et Kenneth French, a prouvé qu’il était contre-productif, sur le plan du rendement, de vendre des actions pour acheter des obligations lorsque les indicateurs économiques s’assombrissent.

Benjamin Felix
Benjamin Felix Photo tirée du site web de PWL Capital

Cela dit, si la perspective d’une récession vous angoisse, rien ne vous empêche de donner une plus grande importance, dans votre portefeuille d’actions, à des titres qui résistent mieux, en général, quand l’économie bascule.

On pense par exemple aux titres «défensifs» (chaînes de supermarchés et de pharmacies, fabricants de produits essentiels, etc.) et aux titres à faible volatilité (entreprises bien établies qui présentent un historique de rentabilité relativement stable).

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