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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

L’investisseur futé: pourquoi les «fonds mutuels» sont-ils toujours aussi populaires?

RBC est l’un des plus importants acteurs du secteur des fonds communs de placement au pays.
RBC est l’un des plus importants acteurs du secteur des fonds communs de placement au pays. Photo d'archives
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-08-16T04:00:00Z
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Dans cette chronique, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.

Avez-vous des fonds communs de placement («fonds mutuels») dans votre portefeuille? Malgré la montée fulgurante des fonds négociés en Bourse (FNB), ces produits d’un autre temps continuent de dominer le paysage canadien. Mais pourquoi donc?

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Les frais de gestion des fonds communs sont élevés: ils atteignent souvent 1,5%, voire plus de 2%. Du côté des FNB, les frais sont de moins de 0,5% la plupart du temps (et d’aussi peu que 0,06% pour certains fonds indiciels).

Autre inconvénient, contrairement aux FNB, il n’est pas possible de négocier les fonds communs en temps réel. Leur prix n’est divulgué qu’une fois par jour. À l’ère de l’instantanéité, ça détonne!

80% du marché

Et pourtant. À la fin juin, plus de 2300 milliards $ étaient placés dans les fonds communs contre à peine 592 milliards $ dans les FNB. Les valeureux fonds communs, dont les origines remontent à 1932 à Montréal, détiennent encore 80% du marché canadien.

C’est d’autant plus étonnant que le Canada est un pionnier dans le secteur des FNB. C’est à Toronto qu’a été lancé le tout premier FNB du monde, en 1990.

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La situation s’explique en partie par les «pratiques bien établies des conseillers financiers», avance poliment la TD dans un récent rapport.

Il y a environ 110 000 conseillers qui peuvent vendre des fonds communs de placement au Canada, dont environ 75 000 qui ne peuvent pas offrir de FNB. Ces derniers sont en grande partie des conseillers qui travaillent dans les succursales bancaires et les caisses Desjardins.

L’accès aux FNB est plus difficile. Il faut avoir un compte de courtage pour en acheter alors que pour les fonds communs, il suffit d’être client d’une banque ou de Desjardins.

Et comme les fonds communs ont des frais plus élevés que les FNB, c’est un produit payant pour les institutions financières et les conseillers. D’où l’intérêt marqué de ceux-ci à vous en vendre...

Achats périodiques

Cela dit, les fonds communs de placement présentent quand même quelques avantages par rapport aux FNB.

Le plus important est sans doute la possibilité de programmer des achats périodiques, ce qui permet d’investir régulièrement sans avoir à y penser.

Vous n’avez qu’à choisir le montant et la fréquence des achats et ceux-ci s’effectuent automatiquement. Les fonds communs rendent ces opérations à montants fixes (par exemple 50$ par semaine) très faciles puisqu’il est possible d’acheter des fractions de parts de fonds communs.

Je vous entends déjà me dire que Wealthsimple offre l’«achat récurrent» d’actions et de FNB, par le fait même, la possibilité d’acheter des fractions de parts de FNB. TD permet aussi l’achat de fractions (mais pas pour tous les titres). Il reste que la plupart des plateformes, dont Disnat et Banque Nationale Courtage direct, n’offrent pas encore cette option.

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Publicité de TD sur les fractions d’actions.
Publicité de TD sur les fractions d’actions. Illustration TD
Plus de choix

Il existe plus de 4500 fonds communs de placement au Canada, la plupart gérés de façon active. En revanche, il n’y a «que» 1700 FNB. Si vous croyez à la gestion active, vous serez mieux servi avec les fonds communs. Si vous êtes un partisan des stratégies indicielles, les FNB sont pour vous.

Impacts fiscaux

Dans son rapport, TD fait remarquer que l’une des principales raisons pour lesquelles les fonds communs demeurent si populaires, c’est simplement la fiscalité. Certains investisseurs détiennent des sommes importantes dans des fonds non enregistrés et préfèrent ne pas vendre pour éviter de déclencher des gains en capital qui entraîneraient une grosse facture d’impôts.

Et l’avenir?

Les fonds communs de placement perdront sans doute bien des plumes avec les transferts massifs de patrimoine qui s’accélèrent entre les baby-boomers et les générations plus jeunes.

Avec une croissance de 36% l’an dernier, les FNB représentent indéniablement l’avenir. De façon générale, ce sont des produits qui vous en donnent plus pour votre argent.

Mais le plus important, c’est d’investir régulièrement. Si vous aimez la simplicité des fonds communs, il vaut probablement mieux opter pour ce produit, même si les frais sont plus élevés. Des FNB à faible coût qu’on oublie d’acheter, ça ne donne pas de gros rendements!

Est-ce que les fonds communs ont encore une place dans votre portefeuille? Écrivez-moi: sylvain.larocque@quebecormedia.com.

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