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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

L’investisseur futé: est-ce le bon moment pour acheter des titres bancaires canadiens?

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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2023-03-25T04:00:00Z
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Dans cette chronique publiée outes les deux semaines, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent en Bourse. 

La faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) et la vente précipitée du Crédit Suisse à son rival UBS ont fait dégringoler les actions des institutions financières partout dans le monde. Est-ce un bon moment pour acheter des titres bancaires ?

Au cours du dernier mois, les six plus grandes banques canadiennes ont perdu plus de 60 milliards $ en valeur boursière. Les actions de la Banque Nationale ont reculé de 5 % et celles de la Banque Royale, de 7 %.

La TD se fait malmener

Mais ce sont les actionnaires des deux institutions les plus présentes aux États-Unis qui ont le plus souffert : le titre de la Banque TD a cédé 15 % et celui de la Banque de Montréal, près de 12 %. Environ 40 % des dépôts de la TD et de BMO se trouvent au sud de la frontière.

Les actions des banques canadiennes s’échangent actuellement à un escompte de 17 % par rapport à leur valorisation moyenne des dix dernières années, indique un récent rapport de Marchés des capitaux CIBC.

Les banques plus frileuses

Pourquoi donc ? Même s’il n’y a pas eu de retraits massifs dans les banques canadiennes comme on l’a vu aux États-Unis, la crise qui a pris naissance avec l’effondrement de la SVB est encore loin d’avoir dit son dernier mot.

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Son effet le plus immédiat, c’est que les banques deviennent plus frileuses. Elles prêtent moins facilement, ce qui nuit à la croissance de leurs revenus et de leurs profits.

La menace d’une récession

Il faut ajouter à cela la hausse des taux d’intérêt qui se poursuit et, par conséquent, la probabilité accrue que nous tombions en récession. De quoi décourager bien des investisseurs.

Les grandes banques canadiennes ont toujours été très populaires chez les épargnants. Ça se comprend : comme elles forment un oligopole et qu’elles sont très bien capitalisées, le risque qu’elles fassent faillite est presque inexistant. En plus, elles versent de généreux dividendes – la moyenne est actuellement de 5 %.

Cela dit, les banques sont loin d’être épargnées par les récessions. Quand l’économie recule, les pertes sur prêts bondissent, les dépenses de cartes de crédit chutent et les revenus de courtage fléchissent. Il n’est pas rare que les titres bancaires plongent davantage que les indices boursiers, comme on l’a vu lors de la crise de 2008 (et l’an dernier).

C’est pourquoi l’analyste Scott Chan de la firme vancouvéroise Canaccord Genuity vient de réduire les cours-cibles des six grandes banques canadiennes – dans une proportion de 3 à 17 %.

Son collègue Paul Holden de CIBC se montre lui aussi réticent à l’égard des banques.

« Les valorisations des banques sont relativement faibles, mais nous pensons qu’il est encore tôt pour chasser les aubaines », prévient-il.

Si vous voulez quand même plonger, la Banque Nationale et la Banque Scotia, qui sont pratiquement absentes des États-Unis, « sont probablement mieux positionnées à court terme face à l’incertitude qui perdure », soutient M. Chan.

Elles décoivent rarement...

Il ne faut pas oublier qu’à long terme, les banques canadiennes ont rarement déçu.

Sur 10 ans, le fonds négocié en Bourse ZEB de BMO, qui est composé d’actions des six grandes banques canadiennes (chacune ayant le même poids), a enregistré un rendement total (appréciation du capital et dividendes) de 10,5 % par année. C’est mieux que les 8,3 % générés par le FNB iShares XIU, qui reproduit l’indice S&P/TSX 60. Sur cinq ans, c’est toutefois ce dernier (9,2 % par année) qui a eu le dessus sur le ZEB (8,5 %). 


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