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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

L’investisseur futé: confidences d’un vétéran des finances personnelles

Photo ADOBE STOCK
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-07-05T04:00:00Z
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Dans cette chronique, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.

Rob Carrick a été chroniqueur en finances personnelles au Globe and Mail pendant... 27 ans. Après des milliers d’articles et de messages de lecteurs, il en connaît pas mal sur notre relation avec l’argent. Que retient-il de tout ça?

1. Une règle simple, mais difficile à respecter

«La formule pour avoir du succès dans ses finances personnelles, c’est simplement ceci: dépensez moins que ce que vous gagnez, gardez vos dettes à un niveau raisonnable, épargnez et investissez de façon régulière», écrit-il dans sa toute dernière chronique, publiée la semaine dernière. 

«C’est une règle vraiment simple, mais qui est très rarement suivie.»

Rob Carrick
Rob Carrick Photo The Globe and Mail

2. Les jeunes ne l’ont pas facile

Les difficultés de la vie font que des gens de tous âges peuvent avoir du mal à mettre de l’argent de côté. Mais pour les plus jeunes, les coûts exorbitants du logement (loyers et prix des propriétés) et la morosité de l’économie sont des obstacles évidents. 

«C’est plus difficile aujourd’hui, il n’y a pas de doute là-dessus», tranche-t-il dans un entretien téléphonique. Je lui soumets qu’au début des années 1980 les taux d’intérêt dépassaient les 20%. 

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«Je ne vois pas comment on pourrait soutenir que c’était plus difficile dans les années 1980», répond-il, notant qu’à l’époque la vie était tout simplement «plus abordable» par rapport aux salaires.

3. Les réseaux sociaux nous coûtent cher

Rob Carrick note que les réseaux sociaux ont créé des besoins qui n’existaient pas auparavant et qui font bondir nos dépenses.

Voyages, vêtements, sorties... «On ne discute pas assez de la façon dont les réseaux sociaux affectent notre réflexion sur la consommation», souligne-t-il.

4. Apprenez à apprivoiser la bête

Photo Ordre des CPA du Québec
Photo Ordre des CPA du Québec

Les défis financiers de bien des gens vont en augmentant, mais le sujet continue d’être rebutant pour une majorité de Québécois. «Je crois que d’être bon avec l’argent est une habileté qui est plus importante que jamais», affirme Rob Carrick. 

«Aujourd’hui, faire une erreur peut coûter beaucoup plus cher qu’avant et ça peut prendre du temps avant de s’en remettre», ajoute-t-il.

5. Plus facile que jamais d’investir soi-même

Rob Carrick se rappelle qu’à la fin des années 1990, ses lecteurs se plaignaient de leurs conseillers financiers qui ne faisaient pas grand-chose à part leur vendre des fonds communs de placement à frais élevés. 

Aujourd’hui, estime-t-il, l’industrie accorde plus d’importance aux conseils financiers. Et pour ceux qui veulent se passer d’un conseiller, voler de ses propres ailes n’a jamais été aussi facile. 

«Le mariage des FNB et des applications de courtage permet aux investisseurs de se construire des portefeuilles bien diversifiés à faible coût et sans trop d’effort», se réjouit-il.

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6. Les banques oublient les aînés

Les applications financières font le bonheur de la plupart d’entre nous, mais pour plusieurs aînés, c’est tout le contraire. 

Selon Rob Carrick, les institutions financières devraient mettre en place une ligne téléphonique qui leur serait réservée afin de répondre à leurs questions et régler leurs problèmes. 

«Sinon, plusieurs aînés devront compter sur leurs enfants, mais ça ne marche pas pour tout le monde», prévient-il.

7. L’inflation nous a traumatisés

Photo d'archives, Chantal Poirier
Photo d'archives, Chantal Poirier

Oubliez les récessions, les chutes boursières ou même la pandémie. 

Ce qui a le plus ébranlé les lecteurs de Rob Carrick en 27 ans, c’est la flambée inflationniste qui a sévi de 2021 à 2023. 

«Les gens sentaient qu’ils se faisaient voler. [...] L’inflation est néfaste parce qu’elle vous fait mal sur le coup et qu’elle continue à le faire, psychologiquement, pendant des années», résume-t-il.

Rob Carrick, 62 ans, vient de prendre sa retraite après avoir passé 27 ans comme chroniqueur en finances personnelles au «Globe and Mail».
Rob Carrick, 62 ans, vient de prendre sa retraite après avoir passé 27 ans comme chroniqueur en finances personnelles au «Globe and Mail». Photo LinkedIn

8. Déjouez la surcharge d’informations

Les influenceurs financiers se multiplient, les propositions d’investissements alléchants aussi. Comment s’y retrouver dans ce torrent incessant? 

«Il faut se trouver deux ou trois sources d’information fiables. [...] Des gens indépendants qui ne font pas de publications commanditées et qui sont prêts à dire que certains produits ne sont pas bons», recommande Rob Carrick. 

«Il y a plein de points de vue sur chaque sujet et c’est bon d’essayer de les comprendre pour tirer ses propres conclusions. Personne ne peut vous dire quelle est la meilleure façon de gérer vos finances.»

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