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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

L’investisseur futé: championne de la Bourse à 18 ans

Émilie Sallaud, étudiante au Collège de Bois-de-Boulogne, lors de la remise des prix du concours Bourstad 2025, en juin.
Émilie Sallaud, étudiante au Collège de Bois-de-Boulogne, lors de la remise des prix du concours Bourstad 2025, en juin. Photo fournie par Bourstad
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-08-02T04:00:00Z
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Dans cette chronique, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.

C’est une cégépienne de 18 ans qui a remporté les grands honneurs de la plus importante simulation boursière au Québec. Mais pas question pour elle d’appliquer sa stratégie gagnante à ses vrais placements!

• À lire aussi: L’investisseur futé: c’est quand même le fun, battre les indices!

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Depuis 1987, le concours Bourstad permet à des jeunes de se familiariser avec les marchés financiers en créant un portefeuille fictif composé d’actions et de titres à revenu fixe.

Cette année, plus de 3000 personnes – surtout des élèves du secondaire et des étudiants du collégial – ont pris part au concours.

Montagnes russes

Les participants ont eu droit à de véritables montagnes russes – boursières et émotionnelles – puisque la compétition s’est déroulée du 10 février au 11 avril. Rappelez-vous: les Bourses mondiales ont plongé de plus de 12% du 2 au 8 avril à cause de la guerre tarifaire lancée par Donald Trump.

Ceux qui pensaient gagner le concours au début avril ont été amèrement déçus!

Dans sa catégorie, Émilie Sallaud, une étudiante au Collège de Bois-de-Boulogne, a remporté le Grand prix national de la performance globale et le Grand prix de la gestion de portefeuille.

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Émilie Sallaud, 18 ans, lors de la remise des prix Bourstad 2025 en compagnie de Kim Lachapelle, surintendante à l’assistance aux clientèles et à l’éducation financière à l’Autorité des marchés financiers.
Émilie Sallaud, 18 ans, lors de la remise des prix Bourstad 2025 en compagnie de Kim Lachapelle, surintendante à l’assistance aux clientèles et à l’éducation financière à l’Autorité des marchés financiers. Photo fournie par Bourstad
200 000$ à placer

Comme tous les autres participants, elle devait placer 200 000$ en respectant le profil d’un client fictif. Émilie investissait pour une enseignante de 35 ans, gagnant un salaire tout de même enviable de 95 000$ par année.

Juste avant la chute du début avril, le portefeuille d’Émilie valait plus de 206 000$. Il a ensuite plongé sous les 195 000$ avant de reprendre des couleurs avec la remontée aussi rapide que spectaculaire des marchés.

«C’était toute une expérience, c’est certain», résume-t-elle.

Émilie a terminé la simulation à un peu plus de 200 000$ alors que le portefeuille de la plupart des participants a plongé dans le rouge.

Elle a fini au 35e rang pour ce qui est de la performance financière (le bon vieux rendement), mais au premier rang pour la performance globale, qui comprend également la gestion de portefeuille et l’investissement responsable.

LE PORTEFEUILLE D’ÉMILIE SALLAUD

Apple (AAPL)

Banque Scotia (BNS.TO)

Brookfield Corporation (BN.TO)

EQB (EQB.TO)

GFL Environmental (GFL.TO)

Hydro One (H.TO)

Loblaw (L.TO)

Monnaie royale canadienne (Réserve d’or canadienne) (MNT.TO)

Trisura Group (TSU.TO)

FNB indiciel d’obligations canadiennes à court terme Vanguard (VSB.TO)

Plate mais payant!

Émilie a joué de prudence en optant pour des titres d’entreprises bien établies comme Apple, le géant du commerce de détail Loblaw, la Banque Scotia, le distributeur d’électricité Hydro One et la firme financière Brookfield.

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Elle a aussi choisi des entreprises moins connues comme EQB (Banque Équitable), GFL Environmental (gestion des déchets) et Trisura (assurances spécialisées).

Enfin, elle a complété son portefeuille avec un fonds négocié en Bourse (FNB) d’obligations à court terme (un titre hypersûr) et un produit spécialisé qui suit le cours de l’or.

Bref, un portefeuille plutôt ennuyeux, mais qui s’est révélé gagnant en pleine tempête!

De la chance?

Cela dit, ne demandez surtout pas à Émilie de se vanter de sa performance.

«C’est toujours un peu de la chance», dit-elle avec lucidité. «Dans un autre moment économique, j’aurais pu faire la même chose et je n’aurais pas gagné. Je suis quand même très consciente de ça.»

«Je n’ai pas prédit l’avenir, je ne savais pas ce qui allait se passer avec le marché, mais je suis restée quand même plus ou moins prudente, ce qui a fait que si ça avait énormément monté, c’est sûr que je n’aurais pas gagné.»

Émilie a quand même fait sa chance. Elle a passé beaucoup de temps à étudier différentes entreprises avant de faire ses choix, ce que bien peu d’investisseurs font.

«Excel a été mon meilleur ami», rigole-t-elle.

Même si Émilie a adoré participer au concours (et encore plus le gagner, j’imagine), l’exercice ne lui a aucunement donné le goût d’opter pour la sélection de ces titres dans la vraie vie.

«Mon argent personnel, je le place dans des FNB indiciels qui suivent le Nasdaq. Comme ça, je sais que je n’ai pas à stresser là-dessus. Je laisse ça là pour les 30 prochaines années.»

Je suis sûr que, comme moi, plusieurs d’entre vous diront: si seulement j’avais eu sa sagesse à son âge!

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