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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

L’inspectrice générale de Montréal blâme le géant Pomerleau

Photo d'Archives AGENCE QMI
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Dominique Cambron-Goulet | Journal de Montréal

2022-02-21T19:45:45Z
2022-02-22T03:30:02Z
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Le constructeur Pomerleau et la Société de transport de Montréal (STM) ont «dirigé» un processus de soumission vers une seule entreprise au chantier du nouveau garage d’autobus.

C’est ce que conclut le Bureau de l’inspectrice générale de Montréal (BIG) dans un rapport rendu public lundi.

Participant notamment au REM, Pomerleau est un joueur majeur de l’industrie de la construction au Québec.

À la Ville de Montréal, l’entrepreneur est responsable de la gestion de deux gros chantiers, soit la rénovation de l’hôtel de ville et la construction du nouveau garage de la STM, sur la rue Bellechasse.

C’est dans ce dernier projet que l’inspectrice générale, Brigitte Bishop, a découvert des anomalies au niveau d’un contrat de coffrages de béton.

Négocier en parallèle

En juin 2020, la STM a reçu des soumissions pour un contrat de construction des fondations et des cages d’escalier du futur garage. Le prix étant très élevé, la STM n’a pas voulu accepter les soumissions.

Mais plutôt que d’annuler tout de suite l’appel d’offres, Pomerleau a réalisé elle-même les travaux de fondations. Puis, l’entreprise et la STM se sont mis à négocier pour les travaux d’escalier avec la compagnie Santco, qui n’avait pourtant pas soumissionné sur l’appel d’offres.

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Pendant ce temps, la STM demandait aux soumissionnaires de l’appel d’offres d’attendre et leur a même demandé de garder leurs soumissions valides pendant plus longtemps.

«L’inspectrice générale ne peut accepter que la STM ait négocié en parallèle avec Santco un prix pour ces travaux», indique le rapport du BIG.

Dirigé

Selon le rapport de Me Bishop, «le processus de soumission pour le contrat de coffrage des cages d’escalier était dirigé vers Santco».

L’inspectrice soulève notamment que Pomerleau a demandé aux autres compagnies de lui soumettre un prix, alors qu’elle avait déjà recommandé à la STM de donner le contrat à Santco était déjà prise.

L’inspectrice générale conclut que la STM n’a pas agi «de bonne foi».

Une fausse urgence

Les coûts des travaux de coffrages sont passés dans une enveloppe d’environ 4 M$ mise à la disposition de Pomerleau pour régler sans faire d’appel d’offres des urgences ou des imprévus sur le chantier.

La STM a tenté de justifier cette manière de faire en plaidant une urgence pour la sécurité des travailleurs, mais après avoir accordé le contrat à Santco.

«L’enquête a plutôt révélé que l’urgence invoquée à ce moment était davantage une urgence d’échéancier et non une urgence mettant en danger la sécurité des ouvriers sur le chantier», croit toutefois le BIG.

L’inspectrice générale est d’avis que les manquements constatés sont suffisamment sérieux pour justifier une résiliation du contrat. Néanmoins, les travaux étant terminés, elle demande plutôt à la STM à la STM de ne plus utiliser cette enveloppe jusqu’à la fin des travaux au garage Bellechasse.

Elle recommande aussi qu’à l’avenir, la STM exerce une meilleure surveillance de ses contrats, et qu’elle prenne les mesures nécessaires pour assurer un traitement équitable des soumissions.

«Bonne foi»

Du côté de la STM, on indique qu’il s’agit d’une erreur «de bonne foi»

«On veut collaborer avec le Bureau de l’inspectrice générale. Elle identifie certains aspects du processus, où il y a une différence d’interprétation entre celle qui a été faite à la STM, et sa lecture», a justifié Éric Alan Caldwell, président du conseil d’administration de la STM.

Il a indiqué qu’il s’agissait d’une première fois que ce type de contrat était utilisé à la société de transport.

«Une chose qui est sûre, c’est que dans ce cas-ci, ça a permis des économies de 2 millions», a ajouté M. Caldwell, qui ajoute vouloir continuer de collaborer avec le BIG pour s’assurer que ce genre de manquement ne se reproduisent plus.

- Avec la collaboration de Félix Lacerte-Gauthier, Agence QMI

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