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L'article provient de TVA Sports
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L’initiation de Sean Farrell: un mois de hockey en sept jours

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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2023-11-09T06:26:23Z
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L’œil droit de Sean Farrell est légèrement boursouflé, chose qu’on a remarquée dès sa sortie du vestiaire pour rencontrer la presse, mercredi, à la Place Bell. Le résultat d’une bête collision avec le poteau, explique-t-il. La mauvaise nouvelle pour Farrell, c’est que son corps sera bientôt encore plus amoché qu’il ne l’était.  

L’espoir des Canadiens de Montréal se prépare pour la série de matchs la plus éprouvante de sa jeune carrière. Habitué au calendrier de 34 rencontres de la NCAA, le diplômé d’Harvard s’apprête à tester ses limites. 

Le Rocket de Laval n’a aucune rencontre au programme cette semaine, mais il amorcera ensuite une séquence délirante de cinq matchs en... sept soirs. 

«Pour moi, cette séquence, c’est carrément un mois complet, a illustré Farrell en faisant référence à la NCAA. C’est l’un des plus gros ajustements que j’ai à faire depuis mon passage à la Ligue américaine [LAH]. Je ferai de mon mieux pour être dans la meilleure forme possible, mais évidemment, je ne me sentirai pas bien tous les matchs.»

Farrell n’est pas défaitiste. Il est simplement réaliste. Le corps d’un athlète a soif de régularité et de routine. Le corps de Farrell n’a malheureusement aucun repère pour affronter ce qui s’en vient. 

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«Il y aura des blessures ici et là, a-t-il même prédit. Tu dois trouver une façon de livrer la marchandise quand même chaque soir.»

«Quand je l’ai rencontré cette semaine, il m’a dit : "Tabarnouche, c’est beaucoup, là...", a confié l’entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle. On a regardé le calendrier ensemble. Pour lui, ça va être de prendre soin de son corps et de gérer ses énergies pour être sûr d’être à point chaque match. Ça n’arrivera pas du jour au lendemain. Il faut que tu passes par là pour savoir ce que c’est vraiment.»

Thierry Laforce / Agence QMI
Thierry Laforce / Agence QMI

Gagner les fameuses batailles 

Après avoir pulvérisé la USHL et dominé la NCAA, Farrell avait la côte et nombreux lui prédisaient un avenir au sein des deux premiers trios à Montréal. Après 11 matchs dans la LAH, toutefois, le petit attaquant est plutôt tranquille avec cinq points, dont seulement un but.

«Ç’a été correct, a évalué le principal intéressé. Je pense qu’il y a une possibilité énorme d’amélioration et de croissance. Offensivement, je n’ai pas été à mon meilleur cette année. Ça va venir avec le temps.» 

«Je me concentre essentiellement sur deux choses : être positionné aux bons endroits à l’attaque et gagner mes batailles le long des rampes. C’est pas mal ma priorité en ce moment et je crois que la production va suivre.»

Farrell est un jeune homme brillant et sa mentalité est la suivante : s’il parvient à sortir plus souvent des coins de patinoire avec la rondelle, il passera plus de temps en zone offensive et pourra exprimer ses habiletés individuelles.

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N’étudie pas à Harvard qui veut : Farrell a toujours eu une approche cérébrale. Il observe et, lentement mais sûrement, il finit par comprendre certains patrons de jeu qui sont propres à la ligue dans laquelle il évolue. 

«La LAH est très physique, a noté Farrell. C’est dur de gagner les batailles et d’être bon offensivement parce que, dans les coins, les gars travaillent fort pour t’immobiliser. Nous devons gagner ces batailles pour avoir plus souvent la rondelle et produire de l’attaque. 

«Chaque ligue vient avec ses ajustements. J’ai aussi dû m’ajuster à la USHL. C’est seulement après deux ans que j’ai pris mon envol dans ce circuit. Je suis un joueur assez intelligent. J’ai juste besoin de temps pour bien cerner la LAH.»

Houle croit aussi que l’Américain a seulement besoin de temps. 

«On peut voir qu’il a des habiletés. Il est capable de faire de bonnes petites passes. Pour lui, je pense que la progression, c’est continuer à raffermir son haut du corps pour gagner les batailles le long des rampes.»

La bonne nouvelle pour Farrell, c’est que contrairement à bien des recrues, il n’a aucune misère à suivre le rythme de la LAH. Il ne lui manque pas cette fameuse fraction de seconde. 

«Lui, ce n’est pas le "pace", a clarifié Houle. Je trouve que son "pace" est correct. Il est capable de se promener sur la glace. La fraction de seconde, ça, il l’a. Il peut se rendre du point A au point B assez vite. C’est juste réussir à garder la rondelle. Il y a de gros bonhommes dans la ligue de 6 pi et 4 po qui ont de bons bâtons.»

Fini l’hôtel  

De son propre aveu, Farrell a trouvé le temps long l’an dernier à vivre seul dans une chambre d’hôtel lors de son séjour avec les Canadiens en fin de saison. 

«Quand c’est pendant plus de deux semaines, ça devient plus ennuyant», a avoué Farrell, qui vivait avec six colocataires à l’université. 

Maintenant qu’il est à temps plein dans la LAH avec le Rocket, Farrell a pu prendre ses aises. 

«C’est bien d’avoir son chez-soi. Je peux finalement me faire à manger. Je vis avec Jared Davidson maintenant. Emil Heineman et Mattias Norlinder sont dans le même bâtiment que nous. C’est le fun de pouvoir regarder les matchs ensemble le soir.»

«On regarde "Star Wars" pratiquement chaque jour!», a raconté Davidson.

Farrell est-il perçu dans le vestiaire du Rocket comme le joueur le plus brillant puisqu’il a étudié à Harvard? 

«Je ne sais pas... C’est plaisant de discuter avec lui, mais je ne dirais pas qu’il est le plus intelligent», a lancé Davidson avec un large sourire, ne manquant pas une occasion en or de taquiner son bon ami. 

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