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Culture

L’influence inattendue des parents de Rose-Marie Perreault sur son jeu d’actrice

«Anticosti» est diffusée le mercredi à 21 h sur les ondes de Série Plus

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Marjolaine Simard

2025-11-13T11:00:00Z
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À seulement 16 ans, Rose-Marie Perreault quittait la maison, le cœur plein de rêves, pour étudier le cinéma. Finalement, c’est devant la caméra qu’elle a trouvé sa véritable place. Depuis, elle se distingue par des rôles chargés d’intensité psychologique même si, dans la vie, elle garde le cœur léger et a le rire facile. Cet automne, on la retrouve dans la série très attendue Anticosti, un suspense captivant présenté à Série Plus et tourné au cœur des paysages grandioses de l’île d’Anticosti. Rencontre avec une jeune femme marquée par cette expérience hors du commun.

Après le visionnement de la série, comment te sens-tu?

Visuellement, c’est du jamais vu, un tournage dans un endroit aussi reculé que l’île d’Anticosti. C’est magnifique. Les lieux où on a tourné étaient grandioses, et c’est une chance inouïe pour nous, les comédiens, d’avoir pu y vivre pendant le tournage. Ça crée des liens. À l’écran, la direction photo de Julien Fontaine est impeccable, et le travail du son rend vraiment justice aux éléments, car on entend le vent, la mer, la nature brute. Tourner entièrement en région, c’est audacieux, mais quel privilège! Je pense que le public va être transporté par cet univers typiquement québécois.

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On voit de plus en plus de séries tournées en région. Il y a Ravages, qui a été tournée à Sept-Îles, et celle-ci, à Anticosti, avec des thèmes écologiques forts. Crois-tu que ça peut sensibiliser le public à nos régions et à l’environnement?

Absolument. Dans la série, il est question d’un projet de promoteurs qui veulent dynamiter le paysage pour construire un complexe touristique, un clin d’œil à ce qui s’est réellement passé à Anticosti avec le pétrole. Mais avant tout, c’est un thriller, une enquête sans vraiment de police. J’aime ce mélange entre suspense et réflexion écologique. Les gens sur place étaient ravis qu’on tourne là-bas; c’était le premier tournage de fiction sur l’île! Tant mieux si ça donne envie aux Québécois d’aller la découvrir et de la protéger. C’est environ 17 fois la taille de l’île de Montréal, mais il n’y a qu’environ 270 personnes qui y vivent, concentrées à Port-Menier. La nature y règne complètement. J’ai rarement ressenti un tel sentiment d’immensité et de paix. Ça m’a profondément émue.

Ton personnage, Justine, t’a aussi permis un changement de look...

Oui! J’étais tellement contente de pouvoir changer de tête et de devenir brunette. C’est rare qu’on a cette liberté, parce qu’on tourne souvent plusieurs projets en même temps et on n’a pas le loisir de changer de look. Là, c’était le moment parfait pour oser. Et ce look foncé allait tellement bien à Justine!

Comment la décrirais-tu?

Justine vient d’Anticosti, mais elle a quitté l’île pendant des années. Elle enseigne la littérature à Trois-Rivières et a écrit un roman inspiré de sa jeunesse sur l’île, une autofiction qui a fait pas mal jaser dans son coin de pays. Elle y a révélé des secrets et a posé des questions qui ne devaient pas nécessairement l'être, mais elle a besoin de réponses. Son retour sur l’île coïncide avec une mort suspecte. À travers son regard, on découvre l’intrigue, les secrets, les blessures. Et derrière tout ça, il y a aussi sa quête personnelle, car elle cherche à connaître l’identité de son père, un secret que sa mère, Sylvie (Hélène Florent), ne lui a jamais révélé.

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As-tu une anecdote de tournage?

On a vécu sur l’île pendant 10 jours. On dormait et tournait sur place. J’ai fait du quatre roues pendant trois heures dans la forêt avec un gars de la Sépaq, j’ai appris à tisser avec une dame du coin qui tient un café et une boutique, et je me suis fait guider par la fille qui gère le seul resto de l’île. On est débarqués à 50 dans une période creuse, et les habitants nous ont accueillis à bras ouverts, nous cuisinant des repas et nous montrant leur coin. C’était une expérience humaine exceptionnelle.

Quel rapport entretiens-tu avec la nature?

Je suis vraiment une fille qui aime la ville, mais je suis également très nature. Je porte ces deux pôles en moi. J'ai besoin d'être dans l'activité urbaine, j'aime ma vie montréalaise. En même temps, j'ai la chance de pouvoir aller souvent dans Charlevoix, car mon copain possède une terre là-bas.

Tu as donc cette chance de pouvoir t’évader avec ton amoureux, le comédien Joakim Robillard, quand tu as une pause...

Exactement. J'ai besoin de ces escapades-là. Elles me font énormément de bien. J'aime le contact avec la nature et cette vie plus simple, moins brillante.

Comme ton conjoint est aussi comédien, est-ce que vous vous donnez souvent un coup de main dans vos projets ou préférez-vous garder vos carrières séparées?

Je trouve qu'on a le parfait équilibre, parce qu'on se comprend quand on veut parler d'une audition, quand on se pose des questions par rapport à un rôle, quand on veut répéter des scènes. En même temps, on a toute une vie qui est en dehors du jeu et du travail. J'ai vraiment trouvé le gars parfait pour moi.

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Tu joues dans le film Peau à peau de Chloé Cinq-Mars, où tu tiens le rôle d’une nouvelle maman en plein post-partum. Tu joues beaucoup de rôles intenses...

Oui, je n’ai pas encore énormément touché à la comédie, bien que j’adorerais ça. Je porte souvent une charge dramatique. J'aime beaucoup ça. En même temps, dans le film Mille secrets mille dangers, qui est sorti cet automne, je flirte vraiment avec la comédie et le drame.

Patrick Seguin / TVA Publications
Patrick Seguin / TVA Publications

Le fait d’avoir grandi avec des parents psychologues, est-ce que ça a façonné ta manière de comprendre tes personnages, surtout ceux aux émotions complexes ou tourmentées?

Je pense que j'ai peut-être été attirée par ce métier-là grâce à eux, car être acteur, c'est essayer de comprendre l'autre, d'analyser pour mieux le comprendre et pour mieux le vivre. J'ai l'impression que c'est une chose que mes parents m'ont transmise. On a eu beaucoup de discussions; ils me parlaient de leur travail, de leur quotidien. Ça requiert beaucoup d'empathie d’être psychologue, tout comme le métier de comédien.

Tu leur demandes parfois conseil pour un rôle?

Oui, ça m’est arrivé, notamment pour Peau à peau. J’ai discuté avec mon père du post-partum et de la psychose, car le film de Chloé parle d'une femme dont le post-partum devient une psychose après un événement traumatisant. Il m’a aidé à mieux comprendre ce détachement avec la réalité. J'ai aussi joué dans la série Veille sur moi de Raphaël Ouellet, où je rencontrais un intervenant de la DPJ. Mes parents ont aussi collaboré avec la DPJ, alors j’ai pu leur poser plein de questions.

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Tu as quitté Trois-Rivières à 16 ans pour étudier le cinéma à Montréal. Ça demandait une certaine assurance de partir aussi jeune pour étudier dans la métropole...

Oui! Mais j’avais besoin de culture, d’action. À l’époque, à Trois-Rivières, l’offre était plus limitée. Je voulais être proche du théâtre, du cinéma. J’ai étudié au cégep Dawson en cinéma, sans encore savoir si je ferais une école de théâtre. Je revenais tout de même chez mes parents toutes les fins de semaine. (rires)

Avoir étudié en cinéma, est-ce aujourd’hui un atout sur un plateau?

Je pense que oui, mais je pense que ce qui a été ma première formation, c'est lorsque j’ai tourné Les Démons, mon tout premier film en tant que comédienne, qui m’a ouvert la route. Ensuite, je suis embarquée dans la quotidienne 30 vies, où j'ai vraiment eu beaucoup de jours de tournage, parce que mon personnage a été énormément développé. De la quotidienne, ça va ultra-vite. C'est un apprentissage de feu.

On a appris que tu vas incarner une nouvelle enquêtrice dans la quotidienne Antigang dès le lundi 17 novembre?

Oui, je viens de commencer le tournage d’Antigang et je suis vraiment heureuse de me joindre à cette équipe-là! C’est un rôle physique, exigeant, mais tellement stimulant. J’y incarne Margot Déziel, une nouvelle enquêtrice des homicides prêtée à l’escouade antigang pendant le congé de maternité de Carolanne — et, par le fait même, de la comédienne Karine Gonthier-Hyndman. J’ai hâte de voir où tout ça va mener, parce que même moi, je ne le sais pas encore! J’ai beaucoup tourné dans une quotidienne avec 30 vies, et j’avais adoré ce rythme-là. Là, je le retrouve un peu, entourée d’acteurs que j’admire depuis longtemps, comme Catherine Trudeau, Patrice Robitaille et Irden Exantus. Je me sens vraiment chanceuse d’évoluer aux côtés de comédiens aussi solides.

Lundi prochain, alors qu'elle est à peine arrivée, Margot met ses nouveaux collègues sur une piste troublante: plusieurs meurtres récents seraient liés aux cryptomonnaies et à l’importation de matières servant à produire des drogues dures.

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