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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Hausse du coût des aliments: nourrir un bébé coûte 50% plus cher

De plus en plus de Québécois doivent sacrifier les besoins nutritionnels de leur nouveau-né

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2023-09-09T04:05:00Z
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Le budget de l’alimentation devient le lieu de tous les compromis depuis que certains produits pour bébé coûte 50 % plus cher. Ce sacrifice affecte particulièrement les nouveau-nés.  

• À lire aussi: Inflation alimentaire: les Québécois changent leurs habitudes pour trouver les plus bas prix

En plus des aliments frais qui coûtent une fortune – l’exemple d’un simple sac de pommes à 8,99$ vient en tête –, le coût de la préparation commerciale pour nourrisson – le lait maternisé en poudre – et des céréales pour bébés frôle l’indécence. 

Alors qu’on pouvait se procurer un pot de 663 grammes d’Enfamil A+ pour 32,97$ en 2021, le même produit coûte aujourd’hui 52,47$, un bond de 60%. 

On observe la même chose pour les céréales pour bébé. «Elles ont augmenté de 4$ en moins d'un an chez Metro. C'est obscène», commentait récemment une Québécoise sur Reddit. 

photo tirée du compte Reddit u/LudivineDix
photo tirée du compte Reddit u/LudivineDix

 

Le Dispensaire diététique de Montréal tient depuis peu un indice des prix des aliments, le Panier à provisions nutritif et économique (PPNE). 

En 18 mois, de janvier 2022 à juillet 2023, le prix au kilo de la préparation commerciale pour nourrisson a augmenté de 45% et celui des céréales pour bébé, de 65%, selon le PPNE.

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«On s’entend que ça, c’est rien, comparé au reste des aliments qu’il faut acheter pour nourrir sainement une femme enceinte puis un bébé», met en garde Élise Boyer. 

Trop de sacrifices 

La directrice de la Fondation Olo, dont la mission est de donner une chance égale aux familles de mettre au monde des bébés en santé, travaille surtout avec des femmes enceintes. 

«Les barrières à la saine alimentation sont rendues trop élevées. C’est trop difficile de repartir de l’épicerie avec un panier plein d’aliments nutritifs que tu as envie de cuisiner pour ta famille», observe-t-elle. 

Elle leur offre par exemple des coupons échangeables en épicerie afin qu’elles puissent se nourrir sainement pendant leur grossesse. 

«C’est rare que les coupons soient utilisés exclusivement par la femme enceinte, mais là, ça va encore plus loin», constate Mme Boyer. 

Son équipe d’intervenantes – composées de nutritionnistes, d’infirmières et de travailleuses sociales – est aux premières loges pour observer le déchirement des parents. 

C’est que souvent, le dilemme revient à nourrir l’enfant à naître ou l’enfant à table. Et ça, c’est après un premier dilemme, soit celui de payer le loyer ou l’épicerie. 

«Le sacrifice qu’on ne devrait jamais faire, ce sont les besoins nutritionnels d’un bébé. Malheureusement, c’est un sacrifice qui se fait davantage avec l’inflation. On l’observe depuis au moins l’automne dernier», indique la directrice de la Fondation Olo. 

C’est d’autant plus inquiétant quand on connaît l’importance des 1000 premiers jours de la vie d’un bébé pour son développement. 

Pas juste la bouffe

Si on peut faire des compromis sur la qualité de la poussette, dit Élise Boyer, on ne devrait pas avoir à le faire pour la qualité et la quantité de notre alimentation. 

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Mais l’arrivée d’un bébé s’accompagne aussi de tout un lot d’autres dépenses. On n’a qu’à penser aux couches, en plus des médicaments, des vêtements, du siège d’auto, du berceau, etc. 

Un bébé utilisera en moyenne 2800 couches lors de sa première année. Une boîte de 210 couches de taille 1 se détaille 40$ aujourd’hui, pour un coût unitaire de 0,19$. 

Que pour la première année de vie du bébé, on parle donc de 532$ en couches. 

Mince consolation pour les parents: ce prix est stable depuis avant la période inflationniste. 

Si les études ont toujours fixé le coût d’un bébé à entre 2000$ et 10 000$ la première année, «c’est clair qu’on est plus proche du 10 000$ actuellement», assène Mme Boyer.   

Ça fait mal, 18 petits mois!

De janvier 2022 à juillet 2023

+ 45 %

Lait maternisé, préparation commerciale pour nourrisson

De 23,33 $ à 33,88 $ par kilo

+ 65 %

Céréales pour bébé

De 17,36 $ à 28,59 $ par kilo 

Source : Panier à provisions nutritif et économique (PPNE) du Dispensaire diététique de Montréal

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