L’industrie agroalimentaire craint la fermeture de l’usine Sanimax
TVA Nouvelles
Devant le conflit qui perdure entre Sanimax et la Ville de Montréal, l'industrie agroalimentaire sonne l'alarme.
Les acteurs du milieu craignent la fermeture de l'usine de récupération de carcasses animales si l'impasse persiste, ce qui aurait des conséquences majeures, même dramatiques pour le secteur du porc et de la volaille, selon le premier vice-président chez Olymel, Paul Beauchamp.
«Ça voudrait dire que 2500 producteurs de porcs, 750 de volaille n'auraient plus de débouchés pour leurs produits livrés quotidiennement dans les usines d’Olymel ou de nos compétiteurs au Québec», indique-t-il.
«La fermeture, ça serait catastrophique. Nos résidus d'abattoirs, il faut les envoyer quelque part parce que les sites d'enfouissement, ils ne peuvent pas prendre ça non plus. Ça deviendrait, du côté environnemental, impossible», mentionne pour sa part le PDG de la Ferme des Voltigeurs, Dominique Martel.
Sanimax récupère les résidus de porc et de volaille et les transforme en produits de tous les jours. Les citoyens se plaignent depuis des années des mauvaises odeurs liées à ces activités.
Les travaux devaient être réalisés cet été pour les diminuer en vertu d'une entente signée devant la Cour, mais la Ville et Sanimax s'accusent mutuellement de ne pas la respecter.
Dans une lettre dont TVA Nouvelles a pu prendre connaissance, le conseil d'administration de Sanimax dit être déconcerté par l'absence d'avancée et dit envisager tous les scénarios, même la fermeture de l'usine de Montréal, si le médiateur nommé par Québec n'arrive pas à dénouer l'impasse.
«À un moment donné, on va faire face à des incapacités de déloger dans des bâtiments et ultimement, ce que personne ne souhaite, ce serait d'envisager l'euthanasie, donc l'abattage humanitaire pour pouvoir disposer de ces animaux-là», affirme Paul Beauchamp.
L'arrêt des opérations des usines d'abattage pourrait même, selon lui, occasionner une pénurie de porc et de volaille dans les épiceries et les restaurants.
«On opère tous les jours, il y a des volumes extrêmement importants. Donc, cesser d'opérer, c'est rupture dans la chaîne d'approvisionnement», clame selon le premier vice-président chez Olymel.
Dans le Grand Montréal, des élus municipaux disent craindre l'imposition d'une loi spéciale qui permettrait à Sanimax de poursuivre ses activités sans respecter les règlements municipaux. Ils demandent au gouvernement de contraindre l'entreprise à respecter l'entente.
- Avec les informations d'Audrey Gagnon