BD : l’incroyable et vaste univers fantastique d’Ewilan


Anne-Marie Lobbe
La quête d’Ewilan. Les mondes d’Ewilan. L’univers fantastique dans lequel nous plongent les séries de bande dessinée créées notamment par le scénariste Lylian et la dessinatrice Laurence Baldetti compte de nombreux fans autant en France qu’au Québec. Zoom sur ce fascinant phénomène !
Vous étiez récemment au Québec, pour le Festival BD de Montréal. Vos admirateurs québécois devaient être contents de vous voir !
Lylian : Ce qui est marrant, ce sont les personnes qui sont contentes pour celles qu’elles savent être fans. Par exemple, on a eu une jeune fille qui a acheté une de nos BD pour sa sœur de 17 ans, parce qu’elle n’aime lire rien d’autre !
Laurence Baldetti : Mes meilleurs moments sont ceux où je sens que la personne est vraiment contente. Que ce moment, pour elle, est un cadeau.

Comment se fait la collaboration entre vous deux ? Vos visions de cet univers fantastique s’unissent-elles ?
L. : J’ai l’impression que chacun vient mettre dedans exactement ce qu’il a à mettre. On apporte chacun nos univers personnels, notre sensibilité de lecture, d’interprétation et de créativité, pour être libres à travers l’œuvre initiale de Pierre Bottero.
Comment un personnage comme celui d’Ewilan parvient-il à rejoindre les adolescents d’aujourd’hui ?
L. : Dès les premières pages, le personnage passe dans un autre monde. Et ça, c’est un peu comme le lien que beaucoup d’enfants ont avec leur monde intérieur. Elle, son monde intérieur existe.
L. B. : Puis, elle est capable de rendre réel ce qu’elle imagine. Elle a le pouvoir du dessin.
L. : Nos lecteurs aussi ont envie d’imaginer des trucs et de les rendre réels, à leur façon.

On en vient à la quête identitaire, aussi...
L. B. : Oui. La grande quête d’Ewilan, c’est une quête de rechercher sa place dans la vie, de trouver comment s’insérer dans la société.
L. : On creuse la psychologie adolescente des héros. Dans la lecture, les enfants arrivent à trouver un fond qu’il n’y a pas toujours dans les BD jeunesse. Souvent, il y a des méchants et des dragons et ça s’arrête à ça.
L. B. : Dans Les mondes d’Ewilan, elle se confronte à l’échec dès le départ. Elle n’a plus confiance en ses capacités. Quand on est ado et qu’on commence à se confronter à l’échec, il faut déterminer quoi faire de ça.
Si vous aviez à créer votre propre univers fantastique, mais réel, à quoi ressemblerait-il ?
L. B. : Le mystique des contes et des légendes qui existent déjà me fascine. Ce serait plus un univers de type urban fantasy, où il y a un rapport au réel. Redécouvrir la culture mondiale, pourquoi pas ? L. : Le monde réel est déjà suffisamment fantastique ! J’ai besoin d’un rapport au réel, à la famille, à mes origines. Pour moi, le fantastique sert à enrober ces choses.