L’importance de dégager une image positive


Marc de Foy
Vincent Lecavalier s’est entretenu avec les journalistes montréalais par téléconférence à partir de sa somptueuse résidence de Tampa, hier après-midi. Deux gigantesques palmiers étaient visibles dans la fenêtre de la pièce où il se trouvait.
C’est le genre d’image qui, pour certains, renforce leur perception selon laquelle Lecavalier a toujours été bien en Floride, qu’il ne voulait rien savoir du Canadien lorsqu’il jouait et que, pour cette raison, ils contestent son arrivée dans l’organisation.
Lecavalier en est pleinement conscient. Le Québec et la Floride sont reliés par une ligne directe.
Expériences en laboratoire
Pour une raison tout autre, son copain Martin St-Louis a vécu la même chose lors de sa nomination surprise comme entraîneur-chef du Tricolore. Il sait très bien que son expérience limitée fait beaucoup jaser.
Les mouvements de personnel apportés au sein du secteur hockey du Tricolore ont d’ailleurs des répercussions un peu partout dans la Ligue nationale.
À New York, Larry Brooks, chroniqueur de hockey et journaliste assigné à la couverture des Rangers au New York Post, a comparé les nominations de Kent Hughes et St-Louis à des expériences en laboratoire.
Je reconnais bien le style corrosif de Larry.
Mais restons zen si vous le voulez bien.
Hughes, St-Louis et Lecavalier ont beau être des nouveaux venus dans leur domaine, ce sont des êtres intelligents et réfléchis.
Trouver le bon environnement
Lecavalier se verra confier des dossiers spécifiques dans son rôle de conseiller spécial aux opérations hockey, dont celui de mandataire auprès des joueurs autonomes, a-t-il mentionné.
C’est plutôt ironique quand on se souvient qu’en 2013, il avait choisi les Flyers de Philadelphie, de préférence au Canadien et aux Stars de Dallas, alors qu’il était joueur autonome.
À ce sujet, Lecavalier a expliqué que ses priorités avaient changé à ce stade de sa carrière et que sa plus grande portait sur l’entraîneur en place.
Il jugeait que le système de jeu offensif préconisé par Peter Laviolette convenait mieux à son style que s’il avait joué sous Michel Therrien ou Lindy Ruff.
C’est une raison qui se vaut.
Oui à un échange
En 2008, par contre, il avait donné son accord au directeur général du Lightning, Brian Lawton, pour être cédé au Canadien.
La transaction avait avorté en raison d’une mésentente entre les copropriétaires Oren Koules et Len Barrie.
Koules, qui gagne sa vie comme producteur de films, voulait se débarrasser du contrat de Lecavalier.
Barrie, un ancien joueur de la Ligue nationale qui a évolué à Philadelphie, en Floride, à Pittsburgh et à Los Angeles s’y opposait, parce qu’il tenait au talent de Lecavalier.
C’est ainsi que Lecavalier a continué à jouer à Tampa pendant cinq autres saisons.
L’effet Saint-Louis
Par ailleurs, Lecavalier n’est pas prêt à dire que Montréal est barrée sur la liste des joueurs autonomes.
« Je ne suis pas sûr que tous les joueurs pensent ainsi, a-t-il dit lorsque je l’ai questionné à ce sujet.
« Pour commencer, les gens doivent penser que le Canadien n’est pas la seule équipe dans la Ligue nationale. Les meilleurs joueurs autonomes peuvent être courtisés juste par une quinzaine de formations. La compétition est énorme.
« Ce que les joueurs recherchent, c’est un bon environnement sur la glace. Ils veulent jouer pour un bon entraîneur et être bien entourés. Ils veulent gagner ou faire partie du processus d’évolution qui mènera à la victoire. »
À cet égard, Lecavalier pense que la présence de Martin St-Louis derrière le banc va se transformer en un avantage pour l’organisation sur le marché des joueurs autonomes.
« On va pouvoir dire aux joueurs qu’ils auront la chance d’évoluer dans un cadre professionnel avec St-Louis et Kent Hughes. Je pense que ça va aider », a-t-il affirmé.
D’autres surprises à venir ?
Chose certaine, St-Louis est intéressant à entendre en point de presse. Il est généreux dans ses propos et dit les choses comme il les sent.
Même s’il n’a dirigé que quatre matchs jusqu’ici et qu’il en a perdu trois, on peut observer un changement dans l’attitude des joueurs. Il apporte de l’émotion sur le banc.
L’équipe joue de mieux en mieux.
Il y a un buzz.
Quant à Hughes, il dégage l’image d’un homme franc et honnête.
On n’est peut-être pas au bout de nos surprises.