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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

L’impact économique des Jets à Winnipeg fait rêver Québec

Getty Images via AFP
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2025-05-26T04:00:00Z
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Le 25 mai 1995, les Nordiques s’en allaient. Trente ans plus tard, Le Journal a consulté de nombreux intervenants en demandant: «Et s’ils étaient restés?». À quoi ressemblerait la ville, la rivalité, le hockey au Québec... Notre dossier vous propose d’imaginer cet univers parallèle malheureusement fictif, mais fascinant.


Québec rêve encore et toujours de retrouver ses Nordiques et pendant ce temps, depuis 2011, les Jets font le bonheur de Winnipeg. Près de 15 ans après le retour de l’équipe, son impact économique est bien réel.

Selon une étude du cabinet comptable KPMG, les activités de True North Sports & Entertainment (TNSE), propriétaire des Jets, ont généré 210 millions $ pour l’économie du Manitoba en 2015-2016. L’entreprise générait au moment de l’étude 1473 emplois et contribuait à hauteur de 133 millions $ en recettes fiscales.

«Non seulement il y a eu un énorme impact émotionnel sur les gens de Winnipeg et du Manitoba, mais aussi un impact important sur notre centre-ville. L’aréna était déjà construit, mais le développement a été considérable dans cette zone aussi», souligne Sam Katz, qui était maire de Winnipeg au moment du retour des Jets et qui est propriétaire des Goldeyes, club de baseball de l’American Association.

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Investissements majeurs

De 2004 à aujourd’hui, TNSE aurait investi pas moins de 1,6 milliard dans différents projets immobiliers au centre-ville.

Les partisans à Winnipeg ont vécu avec euphorie le retour de leurs Jets au printemps 2011.
Les partisans à Winnipeg ont vécu avec euphorie le retour de leurs Jets au printemps 2011. Getty Images via AFP

«À Winnipeg, on parle de 15 000 personnes qui se déplacent en ville vers l’aréna, qui arrivent tôt et qui dépensent de l’argent en nourriture, en boisson et en stationnement. Il y a aussi un effet de sécurité quand le centre-ville est rempli de milliers de personnes. Les joueurs s’établissent ici, ils dépensent et paient leurs impôts. L’argument à savoir si une équipe sportive professionnelle amène ou non un impact économique durera toujours. À mon humble avis, les gouvernements devraient toujours investir dans le sport», fait valoir M. Katz.

L’implication corporative

Selon l’ex-maire, les Jets non seulement ont séduit les partisans, mais ils ont aussi rallié le domaine corporatif. C’est la clé pour déterminer si Québec pourrait connaître le même succès que Winnipeg, dit-il.

« Je suis convaincu que les partisans seraient au rendez-vous, ça ne fait aucun doute. La seule question que je me pose, c’est de savoir si le soutien corporatif serait assez fort. »

Sam Katz, ancien maire de Winnipeg

- Sam Katz, ancien maire de Winnipeg

Photo Stevens LeBlanc

«Ce que je sais, c’est qu’à Winnipeg, les grosses comme les petites entreprises ont embarqué. Plusieurs petites compagnies ont joint leurs forces pour acheter une loge corporative, par exemple, ou acheter des publicités. Je n’ai pas les connaissances à propos du milieu corporatif de Québec pour me prononcer.»

Cela dit, mieux vaut prendre cette affirmation avec un grain de sel.

La saison passée, lorsque le président de l’équipe Mark Chipman a tiré sur la sonnette d’alarme en évoquant la baisse du nombre de détenteurs d’abonnement de saison, il a mentionné que seulement 15% des abonnés étaient des entreprises. Dans d’autres marchés canadiens, cette proportion dépasse parfois les 50%.

Quoiqu’il en soit, Katz est d’avis que l’impact du retour des Jets, ou des Nordiques, dans le cas qui nous concerne, va plus loin que des colonnes de chiffres.

«On ne peut pas quantifier l’effet positif d’une équipe professionnelle majeure sur la fierté d’une collectivité», tranche-t-il.

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