L’impact crucial du tri des déchets
Catherine Boucher
Des milliers de tonnes de matière résiduelle sont triées chaque année à Saguenay. Les employés qui œuvrent au centre de tri trouvent régulièrement des objets inusités ou qui n'ont pas été déposés dans le bac approprié. La ville tient à sensibiliser la population à leur réalité et à démystifier leur travail.
Près de 19 000 tonnes de matière résiduelle doivent être classées chaque année dans les Centres de tri à Saguenay. Même si les citoyens sont de plus en plus habitués à répartir leurs déchets dans les bons bacs, des quantités impressionnantes de matières compostables et recyclables se retrouvent encore dans les poubelles des citoyens.
«La période de la chasse nous emmène des surprises, on parle de carcasses d'outarde ou des têtes d'orignal. C'est des enjeux qu'on retrouve au centre de tri», admet Hugo Descôteaux-Simard, directeur du service de développement durable et l’environnement pour la ville de Saguenay.
Le taux de rejet au centre de tri des matières recyclables est d'environ 12%. Il s’agit d’objets inadéquats qui se retrouvent dans le bac bleu et qui devront être envoyés au site d'enfouissement.
«C'est un rejet que le citoyen a mis donc c'est un tri à la source qui n'a pas été fait. C'est un volume additionnel à gérer et ça a inévitablement un impact sur la qualité finale de la matière», explique M. Descôteaux-Simard.
Objets dangereux
La sécurité des employés est parfois compromise puisque des citoyens déposent des objets dangereux dans leurs bacs au lieu d’aller les porter à l’écocentre.
«Quand on fait le tri des matières, s'il y a des piles au lithium qui prennent en feu, des bombonnes de propane qui explosent, ça met en danger les gens. C'est pour ça que le tri à la source c'est important», souligne Dominic Arseneau, porte-parole pour la ville de Saguenay.
«C'est le nerf de la guerre le tri à la source. C'est un travail de moins qu'on a à effectuer au centre de tri et ça donne une meilleure qualité de matière qu'on est capable de mettre sur le marché. Dans le doute on s'informe», ajoute Hugo.
L'application ''Ça va où'' est une bonne façon de le faire. Vous pouvez vous référer à une liste préétablie pour savoir à quel endroit déposer une matière ou un produit quelconque. La barre de recherche vous permet aussi de trouver l'information pour un produit précis. Par exemple, un papier essuie-tout doit être jeté dans le bac brun.
«On est plusieurs à être assez vieux pour se rappeler de l'arrivée du bac bleu ou personne ne savait trop quoi faire avec la bouteille de plastique et la boîte de conserve en métal. Aujourd'hui c'est quand même assez acquis. Le bac brun à terme ça va devenir la même chose», dit le porte-parole de la ville.
De mieux en mieux
La ville observe une amélioration constante depuis l'arrivée du bac brun il y a bientôt deux ans. Elle est en voie d'atteindre son objectif de collecter 10 000 tonnes de matières organiques par année.
«On voit un effet direct quand on fait des interventions auprès des citoyens», dit le directeur du service de développement durable et l’environnement pour la ville de Saguenay.
«Ça permet de montrer en image et en longue explication toute la logistique qu'il y a derrière la collecte des matières résiduelles. C'est facile de dire qu’ils n'ont rien qu'à le ramasser, mais je pense qu'on a vu aujourd'hui que ce n'est pas si simple», précise M. Arseneau.
Le nouveau Centre de tri des matières recyclables devrait être pleinement opérationnel d'ici la fin de l'année. Le processus de triage sera automatisé donc beaucoup plus technologique, visant à améliorer son efficacité.