L’immigration rattrape la CAQ en Estrie

Les sept candidats caquistes se sont réunis jeudi après-midi en conférence de presse à Sherbrooke, en Estrie, pour dresser le bilan de la campagne en vue des élections du 3 octobre.

La journée semblait pourtant bien partie. André Bachand, Gilles Bélanger, François Bonnardel, Isabelle Charest, Geneviève Hébert, François Jacques et Caroline St-Hilaire étaient souriants et réunis pour partager les bons coups de leur campagne électorale, mais les déclarations sur l'immigration du ministre sortant Jean Boulet et du premier ministre François Legault les ont vites rattrapés.

La candidate de Sherbrooke, Caroline St-Hilaire, était visiblement agacée par l'insistance des questions des journalistes. Elle a rappelé que son collègue s’était excusé à plusieurs reprises.

François Bonnardel, député sortant de Granby, a ajouté que les immigrants étaient très importants pour la vitalité économique de la région et que l’on avait besoin de leur apport.

L'ancienne directrice générale du Service d'aide aux Néo-Canadiens, Mercedes Orellana, déplore le fait que les politiciens ne parlent des immigrants que comme de la marchandise négociable, et non comme des humains.

Chaque année, environ 300 immigrants choisissent les municipalités régionales de comté de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi, et 90 % d'entre eux y demeurent à long terme. Pour le directeur général de l’organisme à but non lucratif Solidarité Ethnique Régionale de la Yamaska (SERY), Frey Guevara, lorsque l’on entend des commentaires comme ceux de Jean Boulet et de François Legault, cela met le doute dans la tête des immigrants quant à leur choix d’endroit où s’établir.

Selon les plus récentes données du ministère de l'Immigration, un peu plus de 7000 nouveaux arrivants sont venus s'établir en Estrie entre 2010 et 2019.