Limiter Airbnb pendant 90 jours, pendant l’été ou à l’année? Voici ce que les trois principaux partis proposent à Montréal


Anouk Lebel
Les trois principaux partis aux élections municipales à Montréal ont dévoilé comment ils s’y prendraient pour mieux encadrer la location à court terme de type Airbnb.
Une administration dirigée par la cheffe d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada, interdirait la location commerciale à court terme par des entreprises enregistrées pour la limiter aux citoyens.
Ceux-ci pourraient louer leur résidence principale à des touristes 90 jours par année, qu’ils soient consécutifs ou non.
Une administration d’Ensemble Montréal augmenterait aussi le nombre d’inspecteurs à 50 lors des deux prochaines années.
Leur nombre était passé de trois à sept dans la foulée du nouveau règlement de l’administration Plante qui interdit la location à court terme de type Airbnb pendant la période estivale.
Bannir Airbnb, sauf l’été
Pour le chef de Projet Montréal, Luc Rabouin, la proposition d’Ensemble Montréal n’est pas applicable.
«Il n’y a aucun moyen de contrôler le nombre de jours qui sont utilisés. Les gens, les spéculateurs sont bien organisés. Ça fait deux ans qu’on joue au chat et à la souris, avec nos inspecteurs et ceux de Québec», a-t-il affirmé en point de presse vendredi matin.
S’il est élu, son administration continuerait à limiter la possibilité de louer une résidence principale à court terme sur une plateforme de location touristique à la période estivale.
Bannir Airbnb à l’année
Le chef de Transition Montréal, Craig Sauvé, propose quant à lui de bannir la location de type Airbnb toute l’année.
«Si un propriétaire de logement peut faire plus d’argent en 12 semaines qu’en louant à un Montréalais ou à une Montréalaise pendant 12 mois, il va le faire. On vit dans une crise du logement, il faut loger les gens en premier», a-t-il expliqué en entrevue avec Le Journal.
Il s’agit de la seule proposition applicable parmi les trois, selon Yaya Baumann, qui étudie au doctorat au Département de géographie de l’Université de Montréal.
«Prouver qu’un propriétaire loue véritablement sa résidence principale, c’est compliqué», croit l’universitaire qui a bâti l’outil À bas Airbnb en collaboration avec le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec.
Son analyse des données en provenance du site internet Airbnb montre qu’il y avait toujours 532 annonces illégales en date du 25 septembre, un nombre «conservateur» qui ne tient compte que du nombre de résidences principales louées en dehors de la période estivale.
L’Association des hôteliers du Grand Montréal ne s’est pas prononcée sur l’une ou l’autre des trois propositions.
Elle rappelle toutefois que l’hiver, les hôtels montréalais ont un taux moyen d’occupation de 57%.