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L'article provient de Le Journal de Montréal
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Trump discrédité par les violences, Biden au chevet d’une Amérique meurtrie

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2021-01-07T11:37:53Z
2021-01-07T16:42:25Z
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Washington | Au lendemain des violences du Capitole, qui ont isolé encore un peu plus Donald Trump, Joe Biden endosse déjà le rôle du dirigeant chargé de panser les plaies d’une Amérique meurtrie et divisée.

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Le prochain président américain, qui s’installera à la Maison-Blanche dans 13 jours, doit s’exprimer en début d’après-midi depuis son fief de Wilmington, à un peu de moins de 200 kilomètres de Washington qui se remet, sous un soleil hivernal, d’une journée de chaos inimaginable.

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Sa victoire (306 grands électeurs contre 232) a été certifiée au milieu de la nuit par le vice-président Mike Pence devant les deux chambres du Congrès réunies pour une session extraordinaire.  

  • Écoutez le correspondant de TVA Nouvelles à Washington Richard Latendresse avec Benoit Dutrizac sur QUB radio:   

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Censée être une simple formalité, cette certification a tourné à «l’insurrection», «presque à la sédition», selon les termes du démocrate, quand une foule de supporteurs du président sortant a envahi le Capitole, interrompant les débats.

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Les images prises de l’intérieur du majestueux bâtiment situé au cœur de la capitale fédérale américaine marqueront l’Histoire: élus portant des masques à gaz, agents de la police en civil armes au poing, manifestants installés dans les bureaux des parlementaires.

Ces scènes ont suscité consternation et indignation à travers le monde, et l’image des États-Unis, qui se posent volontiers en modèle démocratique, a été durablement abîmée.     

  • Écoutez l'intervention de Normand Lester au micro de Richard Martineau sur QUB radio:    

«Notre tâche aujourd’hui et pour les quatre années à venir est [...] de permettre un renouveau de la politique dont la finalité est de résoudre les problèmes, pas de souffler sur les flammes de la haine et du chaos», a déclaré Joe Biden, mercredi, lors d’une déclaration solennelle. 

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«L’Amérique est bâtie sur l’honneur, la décence, le respect et la tolérance», a insisté cet homme un peu frêle, très respecté à Washington, qui prendra les rênes du pouvoir à l’issue d’une très longue carrière politique.

Temporairement bloqué par Twitter et Facebook, Donald Trump apparaît extraordinairement en retrait.

Il ne s’est plus exprimé depuis la diffusion d’une courte vidéo dans laquelle il appelait les manifestants à «rentrer chez eux», mais où il déclarait aussi sans preuve que l’élection avait été «volée».

Dans un bref communiqué, il s’est simplement engagé depuis à un transfert du pouvoir «ordonné», réaffirmant son «complet désaccord» avec le résultat.

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«Je ne peux pas rester»

Au sein du parti républicain, de son gouvernement, et dans son équipe rapprochée, le malaise est palpable. Son jusqu’au-boutisme a aliéné une partie de son propre camp.

On y prépare la suite, certains en prenant leur distance, à l’image de Mick Mulvaney, émissaire des États-Unis en Irlande du Nord, qui a démissionné.

Mick Mulvaney
Mick Mulvaney AFP

«Je ne peux pas rester, pas après hier. On ne peut pas voir ce qui s’est passé hier et vouloir en être partie prenante d’une quelconque façon», a déclaré sur CNBC celui qui fut le chef de cabinet du tempétueux président.

Plusieurs membres du Conseil de sécurité nationale ont aussi annoncé leur départ.

Le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche allié de Donald Trump, a de son côté annoncé, dans la nuit, qu’il cessait d’emboîter le pas du président: «Ne comptez plus sur moi. Trop, c’est trop.»

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Lindsey Graham
Lindsey Graham AFP

Depuis plus de deux mois, l’ancien homme d’affaires de New York, arrivé au pouvoir en 2017 sans la moindre expérience politique, refuse d’accepter sa défaite et souffle sur les braises de la division en brandissant des théories du complot. 

Et les scènes de violence de mercredi sont, pour beaucoup, l’aboutissement de cette croisade.

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Pour Barack Obama, ces violences sont «un moment de déshonneur et de honte» pour l’Amérique. «Mais pas une surprise.»

La chancelière allemande Angela Merkel s’est dite «triste» et «en colère», pointant la responsabilité de l’actuel locataire de la Maison Blanche.

Du côté des adversaires des États-Unis, le président iranien Hassan Rohani a estimé que ces évènements montraient que la démocratie occidentale était «fragile et vulnérable».

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Arrivant au pouvoir dans un moment difficile de l’histoire américaine, Joe Biden bénéficiera cependant de tous les leviers du pouvoir pour au moins deux ans.

Les violents incidents sont intervenus au lendemain de deux élections partielles en Géorgie remportées par les démocrates, qui ont ainsi repris le contrôle du Sénat aux républicains.

Le candidat démocrate Raphael Warnock a battu la sénatrice républicaine Kelly Loeffler et est entré dans l’Histoire en devenant le premier sénateur noir élu dans cet État du Sud traditionnellement conservateur.

Raphael Warnock
Raphael Warnock AFP

Et Jon Ossoff a remporté la deuxième sénatoriale cruciale en Géorgie. À 33 ans, il va devenir le plus jeune sénateur démocrate depuis... Joe Biden en 1973. 

Les démocrates auront 50 sièges au Sénat, comme les républicains. Mais ainsi que le prévoit la Constitution, la future vice-présidente Kamala Harris aura le pouvoir de départager les votes, et donc de faire pencher la balance du côté démocrate. 

  • Écoutez la chronique du spécialiste en politique américaine Guillaume Lavoie à QUB radio: 

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