«L’île de l’amour»: Productions Déferlantes partage la villa de Las Terrenas avec d’autres pays


Guillaume Picard
Productions Déferlantes déploie un nouveau modèle d’affaires à l’international en partageant la villa qu’elle occupe depuis l’an dernier en République dominicaine pour les tournages de L’île de l’amour.
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Depuis une semaine, la Suède est le premier pays à y tourner sa propre version du format Love Island.
Les Suédois se sont installés à Las Terrenas et profitent d’une maison entièrement équipée pour leurs besoins, une idée qui a germé à Montréal.
«Ça devient de la production de service. On n’est pas responsable de leur contenu, mais on s’occupe de tout ce qui est installation, équipements techniques, décors, logistique, hébergement hôtelier, etc. Tout le monde est gagnant financièrement à travailler comme ça», a détaillé lundi le président de Productions Déferlantes, Benoît Clermont, en entrevue avec l’Agence QMI.
Dès que les Suédois auront plié bagage, ce sont une centaine de Québécois qui les remplaceront sous le chaud soleil dominicain pour le tournage de la troisième saison de L’île de l’amour, dont la diffusion est prévue ce printemps à TVA dans des «décors rafraîchis». On saura d’ailleurs sous peu l'humoriste qui assurera la narration aux côtés du nouvel animateur Olivier Dion.

Plusieurs pays ont visité le site situé en bordure de mer, avec la complicité du détenteur du format Love Island, le réseau britannique ITV, avec qui Déferlantes entretient des liens de plus en plus étroits. M. Clermont et la productrice exécutive Nancy Charest se rendront d'ailleurs au Love Island Exchange aux Pays-Bas, en mars, pour mousser la propriété de Las Terranas, qui appartient à un investisseur.
Le défi est «d’arrimer les calendriers de tournage et de diffusion avec le nôtre», a indiqué Jean-Philippe Dion, qui est vice-président, contenu et stratégie, à Production Déferlantes, en plus d’être actionnaire de l’entreprise avec M. Clermont.
Le fait que le format soit reproduit presque à l’identique à travers le monde simplifie le partage de la villa. «Ce dont on est le plus fiers, c’est que notre expertise québécoise est mise de l’avant et on se rend compte qu’on fait beaucoup avec peu au Québec. On est très ingénieux et on produit de la qualité», a dit Mme Charest, qui revient de Las Terrenas, où elle a accueilli l’équipe suédoise.
La boîte montréalaise fondée en 2015 produit aussi l’adaptation du format I’m a Celebrity... Get Me Out of Here!, détenu par ITV et rebaptisé Sortez-moi d’ici! au Québec. Animée par Jean-Philippe Dion et Alexandre Barrette, cette téléréalité tournée au Costa Rica sera diffusée dès le dimanche 19 février, à 18 h 30, à TVA. Jean-Philippe Dion est aussi aux commandes de La vraie nature, dont la cinquième saison bat son plein, également le dimanche, une soirée de plus en plus signée par Productions Déferlantes à TVA, si on tient compte également de Chanteurs masqués et de La Voix.
Travailler avec tous les réseaux
Productions Déferlantes vient d’ajouter à ses mandats avec la chaine de Québecor Média la production de 80 émissions de Sucré Salé avec une nouvelle animatrice, Mélanie Maynard. Elle collabore également de plus en plus avec Télé-Québec pour ses rendez-vous culturels – pensons à Michel Tremblay en quatre-vingts temps et Nelly Arcan – La fureur de ce que je pense –, sans fermer la porte à des projets avec Radio-Canada et Noovo.
«On a mis sur pied l’été dernier une équipe de développement, notamment avec l’arrivée de France Lauzière qui est là comme conseillère stratégique, justement pour réfléchir aux avenues qu’on peut entreprendre pour développer de nouvelles façons de produire, de nouveaux créneaux, de nouvelles associations, tant à l’international qu’au Québec, a souligné Jean-Philippe Dion. On développe notre propre propriété intellectuelle et nos formats, des choses seront annoncées sous peu.»
Et envisage-t-on de s'aventurer dans la fiction? «On veut être plus gros que Fabienne [Larouche]! a blagué le producteur et animateur. C’est sûr qu’on aimerait ça un jour, mais chaque chose en son temps.»
Près d’une trentaine de permanents bossent pour Productions Déferlantes, qui fait appel à près de 2000 pigistes au cours d’une même année.