Lien Toronto-Québec: Ottawa doit considérer le TGV

Karine Gagnon
Au lieu d’y voir une belle opportunité, le gouvernement Trudeau hésite encore à se lancer dans un train à grande vitesse entre Toronto et Québec, idée relancée par le PDG du géant Alstom cette semaine, en entrevue avec Le Journal.
Ces dernières années, les libéraux fédéraux, pourtant très ambitieux par rapport aux projets de transport en commun, ont plutôt choisi de promouvoir un projet de train à grande fréquence (TGF).
Ils ont fait ce choix même si les gains en termes de temps de transport apparaissent très peu intéressants. Un TGF circule à une vitesse maximale de 200 km/h, comparé à 300 km/h pour un TGV.
Grande différence
À titre comparatif, il faudrait donc prévoir, avec un TGF, 3 h 25 pour le trajet entre Québec et Montréal, qui prend à l’heure actuelle 25 à 30 minutes de plus avec les trains de VIA Rail.
Dans le cas d’un TGV, le trajet prendrait 50 minutes, selon l’étude de la SNCF réalisée pour le compte de la Ville de Québec il y a 10 ans.
Pour le trajet entre Toronto et Montréal, on parle d’un gain de 40 à 60 minutes en TGF, comparé à un gain de près trois heures avec un TGV, qui prendrait 2 h 20.
- Écoutez la chronique de Karine Gagnon, directrice adjointe de l'information au Journal de Québec au micro de Benoit Duttrizac sur QUB radio :
Moins cher
Certes, un TGF, évalué entre 6 à 12 G$, coûte moins cher qu’un TGV, évalué en 2009 entre 15 à 20 G$, montant qui pourrait au moins avoir doublé.
Transports Canada a évoqué des coûts de 65 G$, ce qui apparaît nettement exagéré.
Il faut une vision à long terme, qui tient compte des retombées économiques.
Selon le PDG d’Alstom, qui dit sentir une ouverture du fédéral, le projet serait d’ailleurs beaucoup plus rentable qu’un TGF.
Le maire de Québec et la mairesse de Montréal démontrent aussi de l’intérêt pour un TGV. Les libéraux auraient avantage à saisir le momentum. Le Canada constitue après tout le seul pays du G7 sans TGV.