Lien entre la pauvreté et la violence: «Tout le monde est affecté»
TVA Nouvelles
L’augmentation du coût de la vie affecte la santé mentale des individus et ils peuvent être plus enclins à avoir recours à la violence, croit le professeur et auteur Frankie Bernèche, qui réclame des mesures sérieuses prises par le gouvernement pour contrer cette «crise sans précédent».
• À lire aussi: La pauvreté responsable de l’augmentation de la violence?
L’inflation causerait des répercussions sur la santé mentale, à un point où cela pourrait être considéré comme un facteur de la hausse de la violence, surtout à Montréal, selon ce qu’avance le professeur en psychologie au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu dans une lettre publiée mercredi matin.
«L’insécurité financière a un impact aujourd’hui sur les besoins primaires. Avant, c’était beaucoup plus sur les besoins secondaires», indique-t-il en entrevue à TVA Nouvelles mercredi.
Auparavant, les gens plus pauvres remettaient souvent en question leurs dépenses superflues comme leurs vacances. Cette remise en question serait devenue «Est-ce que je vais manger ou pas? Est-ce que je vais avoir un toit ou pas? Est-ce que je vais être soigné?» selon M. Bernèche.

Une crise sociale qui touche tout le monde
Dans sa lettre, il affirme que 2,3 millions de personnes sont touchées par la pénurie de médecins au Québec. De plus en plus de gens seraient donc plus vulnérables au fait d’avoir une moins bonne santé mentale et physique.
«On veut nous rassurer en disant que la violence n’est plus au niveau des gangs de rue, mais moi, au contraire, je trouve ça encore plus inquiétant, parce que c’est rendu monsieur et madame tout le monde qui sont affectés par cette pression sociale et financière», indique-t-il.
Il n’y a pas de solutions magiques, selon le professeur, qui soutient qu’il faudrait «sortir de la politique et aller dans les vraies mesures».
Au niveau de l’alimentation, le professeur a rappelé que les ministres fédéraux ont sermonné les grandes entreprises alimentaires, mais aucun changement important ne s’est produit.
Par ailleurs, le professeur estime que le moratoire de Québec limitant le droit d’éviction chez les locataires aînés pendant trois ans aura peu d’impact au niveau de la crise du logement.
«Le logement, l’alimentation et la sécurité ne sont pas des biens commerciaux, mais vitaux, précise Frankie Bernèche. Tant que le gouvernement ne considérera pas que ces trois ressources sont primaires, je pense que, malheureusement, la société va en être affectée.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.