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L'article provient de TVA Nouvelles

Libérer le Saint-Laurent de ses déchets plastiques

Organisation bleue revient de mission entre Québec et Rimouski

Triage de déchets sur les rivages de l'île aux Lièvres par Organisation bleue Photo fournie par Organisation bleue
Triage de déchets sur les rivages de l'île aux Lièvres par Organisation bleue Photo fournie par Organisation bleue Organisation bleue
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-07-27T23:00:00Z
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Depuis sept ans, un organisme québécois mobilise les riverains du bassin du Saint-Laurent et des Grands Lacs pour ramasser les déchets de plastique afin de documenter la pollution.

«Il y a plus de microplastiques dans les océans que d’étoiles dans la galaxie», lance la biologiste Anne-Marie Asselin, cofondatrice d’Organisation bleue.

L’organisme mène une croisade depuis 2018 auprès des riverains pour qu’ils nettoient leurs berges.

La biologiste Anne-Marie Asselin a fondé Organisation bleue en 2018, et elle s'occupe depuis de documenter la pollution plastique dans le bassin Saint-Laurent-Grands-lacs. Photo fournie par Organisation bleue
La biologiste Anne-Marie Asselin a fondé Organisation bleue en 2018, et elle s'occupe depuis de documenter la pollution plastique dans le bassin Saint-Laurent-Grands-lacs. Photo fournie par Organisation bleue Organisation bleue

Au cours du mois de juillet, par exemple, les cinq employés et les centaines de bénévoles qui les ont accompagnés entre Québec et Rimouski ont amassé 500 kilos de bouteilles d’eau, agrès de pêche, emballages usagés, etc., durant une campagne qui s’est étendue du 23 juin au 9 juillet sur 14 sites.

Mission ramassage de déchets plastique à l'île aux Pommes en juillet 2025. Photo fournie par Organisation bleue
Mission ramassage de déchets plastique à l'île aux Pommes en juillet 2025. Photo fournie par Organisation bleue Organisation bleue

Toute la chaîne alimentaire

En plus de son mandat de sensibilisation citoyenne, Organisation bleue travaille en partenariat avec plusieurs universités afin de documenter les objets poussés par les courants sur les berges et même dans les eaux. Ces données sont acheminées à Pêches et Océans Canada pour mesurer la pollution causée par le plastique dans le bassin Saint-Laurent-Grands lacs.

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«Nous constatons aujourd’hui une différence dans les objets les plus courants retrouvés sur les berges. Dans mon top 5, il y a encore des mégots de cigarettes, des emballages à usage unique et des sacs, mais on ne trouve presque plus de pailles et d’ustensiles de plastiques. C’est signe que les changements législatifs donnent des résultats.»

En plus du ramassage sur le sol, l’équipage compte sur des plongeurs qui collectent en apnée moules bleues, myes communes et oursins verts afin de recenser les microplastiques dans les tissus des invertébrés marins.

En plus de découvrir des microplastiques dans la chair et le système digestif de multiples animaux, la biologiste voit souvent des oiseaux se disputer des morceaux de styromousses. C’est très néfaste pour l’environnement quand on sait que ces objets peuvent prendre jusqu’à 500 ans à se dégrader.

Équipe de bénévoles qui accompagnent Organisation bleue dans une opération ramassage à l'île aux Pommes. Photo fournie par Organisation bleue
Équipe de bénévoles qui accompagnent Organisation bleue dans une opération ramassage à l'île aux Pommes. Photo fournie par Organisation bleue Organisation bleue

Changer les lois

Les interventions d’Organisation bleue ont fait des petits dans des régions comme Trois-Pistoles, Rivière-du-Loup et les Îles-de-la-Madeleine puisque les gens continuent de ramasser les objets de plastique depuis les premières missions.

Pour Mme Asselin, cet engagement citoyen est une excellente nouvelle, mais elle ne veut pas s’arrêter là.

«Les lois doivent changer. Un traité international est en cours de rédaction, et les négociations reprendront entre 175 pays le 5 août pour sa signature.»

Il n’existe à ce jour aucune réglementation mondiale contraignante pour encadrer la production, l’usage et la gestion des plastiques, ajoute-t-elle. Sans ce traité, la production mondiale de plastique pourrait tripler d’ici 2060. Les conséquences seront «catastrophiques pour les océans, la santé humaine, la biodiversité et le climat».

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