Libération des otages à Gaza: une étape décisive de franchie, mais «ce qui s’en vient est infiniment plus complexe»
Mina Collin
Si la libération des otages à Gaza marque un tournant porteur d’espoir pour le Moyen-Orient, l’analyste politique Guillaume Lavoie demeure prudent: selon lui, le travail vers une paix durable ne fait que commencer.
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«Il y a un certain vent [d’optimisme], a déclaré M. Lavoie, membre associé de la Chaire Raoul-Dandurand, sur les ondes de LCN, lundi. D’abord, il faut célébrer cette première étape, qui, en soi, est quelque chose de positif, de sain et de bon.»
«Maintenant, la suite elle est faite, c’est la piste de tous les dangers, mais aussi de toutes les promesses», a-t-il ajouté.
Deux étapes cruciales demeurent cependant, et elles s’annoncent particulièrement complexes, selon l’analyste politique: la reconstruction de Gaza et la mise en place de fondations solides pour une paix durable fondée sur la reconnaissance d’une solution à deux États.
«Il faut savoir ici que si la libération des otages, la négociation qui entourait ça était d’une complexité extrême, ce qui s’en vient est infiniment plus complexe et plus difficile», a souligné M. Lavoie.
D’abord, la population israélienne tout comme la classe politique restent divisées sur la question de la reconnaissance d’un État palestinien.
«Alors, [à propos du] grand sommet qui s’en vient, déjà d’avoir un consensus sur l’idée qu’il doit y avoir deux États, ce serait quelque chose d’assez extraordinaire, parce que c’est une solution inévitable, mais qu’on avait mise en jachère pendant au moins une décennie», a indiqué l’analyste.
Et à très court terme, Guillaume Lavoie rappelle que la reconstruction de Gaza s’annonce coûteuse et qu’il faudra déterminer qui joueront les rôles principaux dans le redressement logistique et des infrastructures.
«Les gens qui sont invités [au sommet pour la paix], tant mieux, mais ils devront apporter leur chéquier pour faire partie des gens crédibles autour de la table», a mentionné M. Lavoie.
Malgré les déclarations optimistes de Donald Trump, le membre de la Chaire Raoul-Dandurand estime que la paix ne se décrète pas et que «le travail ne fait que commencer».
«Il y a des raisons profondes pour lesquelles c’est un endroit dans le monde où il y a des guerres depuis au moins un millénaire [...]. Alors, est-ce que ça va se régler facilement? [...] L’histoire récente est faite de plusieurs dérapages», a prévenu M. Lavoie.
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