«Libération» de Washington: Trump place la capitale américaine sous contrôle fédéral et déploie la Garde nationale

Anouk Lebel
Donald Trump va déployer les militaires de la Garde nationale pour nettoyer Washington, qui serait « envahie par des gangs violents », une décision jugée dramatique par un expert de la politique américaine.
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«C’est devenu une situation d’anarchie complète et totale et nous allons nous débarrasser des bidonvilles», a affirmé le président américain lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.
Il a affirmé vouloir «rétablir la loi, l’ordre et la sécurité publique» en déployant 800 militaires de la Garde nationale, en plus de mettre la police de la capitale sous contrôle de la police fédérale pendant 30 jours.
La veille, le président avait sommé les sans-abri de partir «loin» dans une publication sur son réseau Truth Social.
Selon lui, Washington est en proie à des «criminels sanguinaires» et à de «jeunes sauvages», une description qui tranche avec les statistiques officielles du ministère de la Justice selon lesquelles les crimes violents ont atteint leur taux le plus bas en 30 ans.
«Sans précédent»
Cette décision est «troublante et sans précédent», a déclaré la mairesse de Washington, Muriel Bowser, en conférence de presse lundi après-midi.
«Je vais travailler chaque jour pour que ce ne soit pas un désastre», a-t-elle dit, soulignant que la vision de Donald Trump de la capitale est probablement façonnée par son expérience de l’ère COVID, quand la criminalité a atteint un sommet.
Le président du syndicat de la police de Washington, Greggory Pemberton, a quant à lui affirmé que «quelque chose doit être fait» pour lutter contre la criminalité hors de contrôle.
M. Trump avait déjà mobilisé la Garde nationale en juin en Californie contre l’avis du gouverneur démocrate à la suite de manifestations contre la politique migratoire de son administration.
Les militaires ont aussi été déployés dans plus de la moitié des États durant les manifestations de Black Lives Matter en 2020.
«On avait eu des mois de grabuge, de violence, d’émeutes. Il y avait eu des morts. C’était une réponse directe à quelque chose de dramatique qui venait de se passer», rappelle Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM.
«Dramatique»
Cette fois-ci, l’expert en politique américaine estime qu’il est plus difficile d’identifier un incident précis qui justifie cette intervention fédérale «dramatique» dans le district de Colombia.
«Ce n’est pas surprenant. On sait que Donald Trump fait de la lutte à l’immigration clandestine, à la criminalité et au désordre de façon générale ses chevaux de bataille. Il a maille à partir avec plusieurs villes majeures sous contrôle démocrate», analyse-t-il.
«Il a besoin de se chamailler avec quelqu’un, d’avoir un bouc émissaire. Présentement, ça semble être la mairesse du district de Colombia, à majorité démocrate», ajoute-t-il.
Avec l’AFP, CNN et The New York Times
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