L’IA, un futur outil de prévision plus fiable pour la météo?
TVA Nouvelles
L’intelligence artificielle ne devinera peut-être pas la trajectoire d’une tornade, mais elle pourrait en faire l’analyse plus facilement, selon plusieurs experts. Environnement et Changement climatique Canada se dit en «phase d’exploration» en ce qui concerne la manipulation de l’IA dans de futures prévisions météorologiques.
• À lire aussi: Le ministre de l’Éducation préoccupé par la triche scolaire avec ChatGPT
• À lire aussi: Tornade en Montérégie: les vents ont dépassé les 150 km/h
«On a encore beaucoup d’humains qui sont derrière tout ça, des météorologues, des gens très compétents qui nous aident à faire ça, mais on explore la possibilité d’utiliser l’intelligence artificielle», explique Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique à TVA Nouvelles.
À l’École de technologie supérieure à Montréal, une salle de serveurs, soit un superordinateur, est sur place. Gérée par Calcul Québec, une organisation à but non lucratif, la pièce est occupée par des membres d’institutions universitaires et de centres de recherche.
«On a beaucoup de chercheurs qui travaillent en science du climat», indique Suzanne Talon, directrice générale chez Calcul Québec.

Selon elle, l’enjeu principal en météo est les équations qui peuvent être «chaotiques». «Par l’intelligence artificielle, avec des données historiques, on pourrait venir compenser une partie de ces méconnaissances qu’on a au départ», ajoute-t-elle.
C’est un sujet de recherche qui accélère de plus en plus rapidement.
Basée sur les lois de la physique, quand des renseignements sont insérés dans une formule, chaque étape du calcul peut être observée et une erreur peut être facilement repérée, selon Lucas Nogueira, analyste scientifique en intelligence artificielle. «Tandis que le modèle d’intelligence artificielle est souvent une boîte noire», souligne-t-il.
«Il y a une nouvelle famille de modèles qui utilisent les équations de la physique [...] très robustes, très connues, qui sont difficiles à assimiler et ils vont venir intégrer de l’IA pour accélérer la simulation, simplifier l’intégration de nouveaux types de données», indique de son côté Gaétan Marceau Caron, directeur principal de l’équipe de recherche appliquée chez l’institut québécois d’intelligence artificielle Mila.
Il réitère que les scientifiques ont sa confiance absolue, contrairement à l’IA.

L’IA, une potentielle menace pour les experts?
«Je ne crains pas pour mon emploi», stipule Jean-Charles Beaubois, président chez MétéoGlobale. Il précise qu’il voit des démonstrations tous les jours que l’IA a ses propres limites.
Pour Gaétan Marceau Caron, une certaine inquiétude résonne tout de même en lui. «Je n’enlève pas complètement le risque de l’IA qui aurait tellement de contrôle [...] et qui peut prendre des décisions par elle-même qui seraient catastrophiques», indique le directeur. «Mais c’est à nous de mettre des barrières.»
«À court terme, je pense que tout le monde va coexister», résume Radenko Pavlovic, directeur exécutif chez Environnement et Changement climatique Canada.
Voyez les explications complètes dans la vidéo ci-dessus.