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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

L’hymne du bon pitou canadien

Photo Ben Pelosse
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Photo portrait de Gilles Proulx

Gilles Proulx

2025-02-13T05:00:00Z
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Récemment, le public à Montréal a hué l’hymne national américain au Centre Bell en réaction aux brusqueries tarifaires et à l’insolence annexionniste de Trump.

Mais n’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps, c’était des Américains qui posaient le genou par terre pendant leur propre hymne national... pour dénoncer le racisme.

On a vu des équipes sportives presque entières poser le genou au sol, ce qui agaçait Donald Trump lors de son premier mandat.

Baromètre

Chez nous, la réaction à l’hymne canadien est un baromètre de l’humeur nationale québécoise.

À l’époque de Maurice Richard, les hymnes étaient joués à l’orgue, ce qui évitait l’épineuse réalité de la langue.

Les anglophones pouvaient ainsi oublier le côté canadien-français de cet hymne... D’aucuns préféraient le God Save the Queen.

Je vous rappelle que l’hymne national a été commandé à l’occasion d’une Saint-Jean-Baptiste, sur une musique de Calixa Lavallé, avec les paroles du poète Basile Routhier.

Est arrivé vers 1970 un ténor, un certain Roger Doucet, qui s’est mis à entonner notre hymne déformé en bilingue, question de faire plaisir à notre petite minorité manipulatrice soudainement reconvertie à l’école de Pierre Elliott Trudeau.

Rester assis

Le Québécois se lève comme un bon pitou pendant l’hymne canadian du pays qui, loin de «protéger nos foyers et nos droits», a assimilé un million de francophones dans le reste du Canada.

Quand surviennent des crises, comme l’échec de Meech, ou comme le référendum de 1980, soudainement, le Québécois reste assis.

Je me souviens que la moitié du public du Forum de Montréal restait assis pendant l’hymne autour des années 1980.

Et le 15 novembre 1976, le toit du Forum en plein match du Canadien a presque levé quand Claude Mouton a annoncé que le Parti Québécois venait de dégommer les libéraux.

Mais que voulez-vous? Le véritable sport national du Québec n’est pas le hockey, c’est l’amnésie.

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