L’humoriste Jo Cormier a livré un spectacle à des jeunes du secondaire qui n’a pas plu à la direction de l'école


Raphaël Gendron-Martin
Jo Cormier ne sera pas réinvité de sitôt à l’École secondaire des Pionniers, à Trois-Rivières. L’humoriste y a donné un spectacle vendredi dernier qui n’a pas plu à la direction, qui lui reproche d’avoir livré du matériel qui n’était pas du tout destiné à un public adolescent.
«Vulgaire, cru et à caractère sexuel», aurait décrit la direction de l’école des Pionniers à propos du spectacle de Jo Cormier, dans un reportage de Radio-Canada.
Le réseau de télévision a obtenu un courriel que les dirigeants de l’établissement ont envoyé aux parents des élèves de cinquième secondaire qui ont vu le spectacle.
«Nous avons constaté que les propos tenus par l'humoriste ne respectaient pas les valeurs de notre école ni celles d'un établissement scolaire... Nous nous engageons à faire en sorte que de tels incidents ne se reproduisent pas», écrivaient-ils.
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«Ça ne cadre pas dans nos valeurs»
En entrevue avec la chaîne, le directeur de l’école, Jonathan Bradley, assure que son comité avait demandé à l’agence de l’humoriste, 1921 L'Agence, de présenter un produit adapté à un public mineur. «N’oubliez pas, ce spectacle doit s’adresser à des jeunes du secondaire.»
Pourtant, dans sa courte prestation, Cormier aurait fait fi de cette demande et aurait livré des gags vulgaires, parlant notamment d’érection matinale. Radio-Canada rapporte que Jonathan Bradley a accosté le comique à sa sortie de scène.
«Je lui ai demandé: faites-vous beaucoup d’écoles secondaires? Il a dit non, raconte-t-il. Il a même mentionné: ‘‘Je pense, que ça va être la dernière’’. [...] On est dans une école secondaire à 9h30 le matin. Des propos comme ça ne cadrent pas dans nos valeurs.»
«J’aime les jeunes générations»
Du côté de Jo Cormier, son équipe de production chez Entourage Spectacle a indiqué au Journal qu’il ne souhaitait pas donner d’entrevue à ce sujet. L’humoriste a toutefois partagé ces quelques commentaires par écrit:
«J’ai eu beaucoup de plaisir sur scène avec les élèves de secondaire 5 dans le cadre de leur journée de bal. J’ai accepté ce contrat parce que j’aime les jeunes générations, qui sont notre futur. Je me considère chanceux d’avoir pu performer en tant qu’artiste à une journée mémorable de leur vie.
Je souhaite à tous de pouvoir passer du temps avec les générations qui grandissent, elles sont magnifiques, allumées et j'ai confiance en elles.
Merci aux élèves et aux parents d’élèves pour les messages positifs que j'ai reçus en privé depuis ma prestation de vendredi, je les apprécie beaucoup!»
Sans animosité
Contactée par Le Journal, la coordonnatrice au secrétariat général aux communications et à la gestion documentaire du Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy, Anne-Marie Bellerose, a mentionné que Jo Cormier avait été choisi pour cette activité car il est originaire de la Mauricie-Centre-du-Québec.
« C’est près de chez nous. C’est un humoriste jeune, on parle à une clientèle quand même jeune. Ce sont les raisons qui font qu’on a pris cet humoriste-là. Mais on avait demandé un spectacle de 30 minutes qui cadraient dans une clientèle de jeunes finissants de 16-17 ans. »
La coordonnatrice ajoute que l’établissement ne souhaite pas « en faire toute une histoire ». « C’est arrivé. Ce n’est pas ce qui avait été dit au départ. »
Le directeur de l’école a aussi pu s’expliquer avec l’agence de l’humoriste. « C’est sans animosité. On n’est pas en mauvais termes avec M. Cormier », conclut Mme Bellerose.