L’histoire des fusils de chasse

Plusieurs types d’armes de chasse ont fait leur apparition au fil du temps dans nos contrées.

• À lire aussi: Chasser le petit gibier sur des territoires immenses

• À lire aussi: Beaucoup de possibilités de chasse dans les zecs

• À lire aussi: Plus facilement localisable

Bien que l’histoire du Canada commence officiellement avec l’arrivée de Jacques Cartier en 1534, on ne retrouve pas d’armes de chasse avant le début du 18e siècle. Il s’agit plutôt d’armes de guerre qui ont été converties pour l’activité de prélèvement.

Des experts

L’Association des collectionneurs d’armes du Bas-Canada (ACABC) est un regroupement de chasseurs, de tireurs de précision et d’amateurs d’armes anciennes et modernes qui se rencontrent à quatre reprises annuellement lors d’expositions qui sont ouvertes au public. L’ACABC organise des événements à Saint-Hyacinthe et le prochain rendez-vous sera le 10 septembre au marché aux puces de Lachute. Pour en savoir plus, visitez le site lca-canada.com ou composez le 514 591-1835

En plus de s’occuper des salons, Pierre Gagné est un fervent collectionneur et un fin connaisseur. Il a bien voulu nous en apprendre plus sur l’histoire des armes de chasse. 

Voici l’essentiel de ses propos et des photos des modèles en question :

Fusil à silex 

Nos premières armes de chasse utilisaient le silex pour la mise à feu. Développé dans les années 1630, il est resté en utilisation jusqu’aux années 1830. En tirant la détente, le silex frappe la batterie et projette des étincelles dans la bassine qui contient une poudre explosive. La bassine est reliée par un trou à la charge du canon qui explose et permet le tir. À la fin du 17e siècle début 18e, l’introduction des canons damassés plus résistants a permis d’atteindre un certain raffinement. Le fusil à silex illustré a été fabriqué par l’armurier Lebeau de Lille, en France. Une telle qualité d’arme s’adressait à la noblesse, du moins à une classe de gens très fortunés.

Le fusil à répétition à levier 

En abaissant un levier situé à l’arrière de la détente, on éjecte la cartouche qui a déjà été tirée et on charge la suivante en remontant le levier. Ce fusil contient un chargeur situé sous le canon qui peut contenir plusieurs cartouches. Le nombre de cartouches varie principalement en fonction du calibre du fusil. Les carabines qu’on voit souvent dans les films de cowboy sont habituellement de ce type. Le fusil illustré est peu commun. Il a été fabriqué par Winchester. C’est le modèle 1897 qui était offert en calibres 10 ou 12. 

Fusil de chasse à canon basculant 

Dans les années 1860, les patentes protégeant les nouvelles cartouches avec amorce centrale et annulaire vinrent à échéance. Ce fut l’explosion des nouvelles inventions. Dans ce cas-ci, le chargement d’un tel fusil s’effectue en basculant le canon, ce qui expose la chambre du canon. Il ne reste qu’à insérer la cartouche et à fermer le canon. On amorce ensuite le chien et le fusil est prêt à tirer. Le fusil illustré a été fabriqué par la firme W. W. Greener vers 1900. Il possède des éjecteurs automatiques, un cran de sûreté et un système de fermeture à 3 barrures. 

Le fusil à répétition à verrou 

Plutôt qu’un levier, c’est un verrou qui est utilisé. Après le tir d’une cartouche, on tire le verrou vers l’arrière pour l’éjecter. En repoussant le verrou, une cartouche est poussée vers le haut par un ressort et vient s’insérer dans la chambre du canon. Le fusil illustré est très commun auprès des chasseurs du Québec. C’est une version modifiée de la carabine Enfield calibre .303 British. Des millions de ces carabines furent mises sur le marché après la guerre. Elles furent principalement modifiées afin d’être allégées pour la chasse.

Fusil à percussion 

Développé au début du 18e siècle, ce système simplifiait la mise à feu. Il y avait une petite cheminée et une amorce explosive. En frappant l’amorce avec le chien, le feu activait la charge explosive. Le fusil illustré comporte deux canons et il a été fabriqué par William & Powell de Liverpool, en Angleterre. C’est un fusil de grande qualité avec une bande en argent sur le dessus des canons. Le système à percussion resta le plus populaire jusqu’au début des années 1860. Ce fusil étant reconnu pour sa simplicité, les chasseurs continuèrent de l’utiliser après le début du 20e siècle.

Le fusil à répétition à coulisse  

Ce système fut développé à la fin du 18e siècle. L’éjection et le chargement d’une cartouche sont similaires au fusil à verrou. Cependant, c’est le fût qui est actionné en le tirant pour éjecter une cartouche et en le repoussant pour recharger la nouvelle. Le fusil illustré a été fabriqué par Colt. C’est le modèle Lightning développé en 1884. L’exemple illustré est très rare, car c’est un modèle « Express » en calibre .45-85. Il était utilisé pour la chasse au très gros gibier.

Le fusil semi-automatique  

Inventé à la fin du 18e siècle, il a surtout été popularisé au 19e siècle. La caractéristique principale de ce système est de recharger automatiquement une nouvelle cartouche après le tir d’une première. On retrouve ces armes avec des chargeurs fixes ou amovibles. Le fusil illustré est un design de John Browning datant de 1914. Il a été conçu par la Fabrique Nationale de Herstal en Belgique. Il est connu comme le « Browning Semi-Auto Rifle » en calibre .22. 

Fusil à broche 

En 1833, Casimir Lefaucheux a développé et breveté un fusil fonctionnant à bascule et tirant à l’aide d’une cartouche contenant une amorce, de la poudre et une charge explosive. Une broche dépassait de la cartouche. Le chien, en frappant sur le dessus de la broche, écrasait l’amorce en la faisant exploser. On considérait ce système dangereux, car en échappant une cartouche, elle pouvait exploser. Le fusil illustré a été fabriqué par l’armurier français Leclerc. C’est un fusil de très grande qualité sur lequel sont inscrites, en or, les inscriptions suivantes : « Canons de Leclerc Bté du Roi ».

► Je vous invite à me suivre sur Facebook.