Hockey québécois: Alexandre Picard lance une nouvelle alerte
Agence QMI
Malgré la brève publication d’un guide pour mieux gérer le temps de glace des jeunes hockeyeurs au Québec, Alexandre Picard estime que les entraîneurs ont toujours le gros bout du bâton.
L’intention derrière les neuf pages de ce document de Hockey Québec et de la Ligue de hockey élite du Québec (LHEQ) est bonne. On tente de s’assurer que chaque jeune joueur passe au moins une douzaine de minutes sur la patinoire durant tous les matchs, mais l’application de cette règle pourrait être plus difficile.
Le guide n’est d’ailleurs plus disponible sur le site web de la LHEQ et n’a jamais été partagé ou mis de l’avant, mais Picard, un ancien défenseur de la Ligue nationale de hockey devenu analyste à TVA Sports, l’a lu.
Le père de jeunes hockeyeurs a bien remarqué les trois pages contenant les raisons pour lesquelles un entraîneur peut coller un joueur au banc.
«Dans le document, on dit qu’on se fiait aux directeurs des structures à travers les régions. Je ne veux pas être plate. Il y a beaucoup de bon monde en poste, mais il y a du monde qui est aussi là pour leur propre intérêt», a-t-il indiqué durant son passage à l’émission JiC vendredi.
Beaucoup trop tôt
Ainsi, Picard a de nouveau lancé l’alerte sur l’état du hockey junior québécois. En novembre, sa lettre ouverte sur les énormes coûts associés à la pratique du hockey a fait jaser.
Cette fois, c’est le temps de jeu qu’il estime problématique. Certains entraîneurs priorisent la victoire et continuent d’envoyer leurs meilleurs éléments sur la patinoire aux dépens d’autres hockeyeurs, dont la motivation peut s’envoler.
«Ce que je déplore [...] c’est que c’est dans ces moments-là qu’un jeune doit grandir. Il doit vivre ces moments-là de fin de match. On étudie le volet hockey, mais je serais curieux d’avoir les impressions d’un psychologue sur les effets néfastes pour un petit gars», a admis Picard.
À cet âge, c’est le développement qui doit être mis de l’avant chez les jeunes de 11 à 17 ans, estime-t-il. Pour l’avoir lui-même vécu, il sait que la différence se fait vers la fin de l’adolescence.
«La victoire, c’est ancré en nous, au Québec, je ne sais pas pourquoi, a-t-il lancé. En Europe, on ne compte pas le pointage. Mon plus jeune est novice [de] première année. On était dans un tournoi la semaine dernière et on comptait les points. Le dernier match s’est terminé 14 à 2. Est-ce qu’on a vraiment besoin de faire ça?»
Voyez l’intervention d’Alexandre Picard au complet en vidéo principale.