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L'article provient de TVA Sports
Sports

L’extrême abnégation mentale de David Savard

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Photo portrait de Jean-Nicolas Blanchet

Jean-Nicolas Blanchet

2025-04-21T17:49:13Z
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Avez-vous déjà essayé de vous lancer devant une rondelle de hockey en ayant la chienne de la recevoir dans la face? Imaginez si dans votre vie, vous aviez réussi à le faire 1624 fois.

C’est ça la carrière de David Savard.

Votre fils ou votre fille va apprendre à lever la rondelle à sept ans sur la patinoire extérieure et il ou elle va vous l’envoyer sur le tibia. Ça ne sera pas un beau moment.

Imaginez si c’était un lancer frappé à 100 miles à l’heure.

David Savard a beaucoup d’équipement de protection, vous allez me dire?

Pas dans la face. Pas dans le cou. Pas près des poignets. Pas dans le ventre. Pas à une petite place entre le patin et le mollet. Si vous avez déjà reçu une rondelle sur un patin, vous avez constaté, le lendemain matin, que votre pied n’est pas protégé tant que ça. Un tir de la LNH peut facilement briser un os à travers l’équipement.

Une rondelle, ça pèse 170 grammes. C’est quatre fois plus lourd qu’une balle de golf, qui n’est déjà pas agréable à recevoir sur une cheville.

Photo AFP
Photo AFP

Les rondelles sont maintenant fabriquées en caoutchouc vulcanisé. C’est un caoutchouc synthétique qui est traité avec du soufre et de la chaleur pour le rendre plus dur. On ajoute aussi des agents chimiques pour le rendre encore plus dur. Avant les matchs, les rondelles sont refroidies à -15 degrés Celsius pour les rendre moins rebondissantes et plus dures.

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Mais aussi, vous le devinez, plus douloureuses. Si tu reçois une balle de neige, ça fera moins mal qu’un morceau de glace.

Imaginez le niveau d’abnégation mentale que ça prend pour bloquer un tir. Quand ça fait 1624 fois, rendu là, c’est sacrifier une partie de sa vie pour aider son équipe.

Car sa santé, elle est hypothéquée. Toute sa vie, il va ressentir les effets de ces tirs. Seulement 34 joueurs dans l’histoire de la LNH ont bloqué plus de lancers que lui.

La séquence la plus mémorable pour témoigner de ses sacrifices pour l’équipe c’était en octobre 2023. Il avait bloqué un tir avec sa main et un autre avec son patin. Il avait perdu une lame et avait continué à jouer, réussissant même à dégager la rondelle à l’extérieur de l’enclave. Il avait subi une fracture de la main.

Pensez-y! David Savard a plus d’arrêts en carrière qu’André Racicot.

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

Je ne connais pas Savard directement, mais par quelques personnes interposées. Tout ce qu’on voit de lui publiquement, on me dit que c’est lui. Que c’est le meilleur coéquipier, le «meilleur Jack» et un papa parfait.

Ce genre d’athlète là, souvent dans l’ombre, est difficile à ne pas admirer. Ce ne sont pas tous les sportifs qui peuvent se targuer d’avoir vraiment tout, mais tout donné avant d’aller à la retraite. Lui, c’est clair que oui.

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