L’expansionnisme de Trump, Poutine et Nétanyahou


Loïc Tassé
Les guerres à Gaza et en Ukraine devraient nous rappeler une évidence: les États-Unis, la Russie et Israël sont des puissances expansionnistes.
Le sommet du 15 août entre Vladimir Poutine et Donald Trump se tiendra en Alaska, un ancien territoire russe, vendu en 1867 aux États-Unis pour 7,2 M$. Il faudra attendre jusqu’en 1959 avant que l’Alaska devienne officiellement le 49e État des États-Unis. La même année, le Congrès américain approuvera la fondation du 50e État américain, Hawaï.
L’Alaska représente donc une étape importante de l’expansionnisme territorial des États-Unis. Faut-il mentionner les lubies de Trump sur le 51e État?
Les objectifs expansionnistes de la Russie ne sont plus à démontrer. Poutine revendique l’ensemble de l’Ukraine. Il est douteux que sa volonté de conquête s’arrête à l’Ukraine.
Le gouvernement israélien est lui aussi expansionniste. Il suffit pour s’en convaincre de regarder une simple carte de son territoire qui s’est étendu en Syrie sur les hauteurs du Golan. La Cisjordanie, morcelée par la colonisation intérieure, est de moins en moins palestinienne et de plus en plus israélienne. Quant à la bande de Gaza, sa population est promise à un déplacement massif à plus ou moins court terme.
Ne vous attendez donc pas à ce que Trump condamne avec ferveur l’expansionnisme russe ou l’expansionnisme israélien. Il caresse lui-même des ambitions similaires, bien que, pour le moment, il n’ait évoqué de conquêtes armées que pour le Panama et le Groenland.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Droit impuissant
De nos jours, très peu de gouvernements ont encore des ambitions expansionnistes. D’où la réaction horrifiée de pratiquement tous les autres pays face à la guerre en Palestine et en Ukraine.
D’où l’appel au respect du droit international d’États comme la France, l’Allemagne ou le Canada.
Mais le droit international est impuissant face aux volontés de conquête de pays comme la Russie ou Israël. La mobilisation des opinions publiques n’exerce que peu d’influence sur ces conquérants.
La seule solution efficace pour les autres pays consiste à s’armer le plus possible, pour rendre les conquêtes les plus difficiles possibles.
Pronostic mauvais
Pour ces raisons, et parce que sur le terrain les Ukrainiens et les Palestiniens sont en train de perdre, le pronostic sur le règlement de ces conflits est mauvais. Encore que les Ukrainiens, s’ils ne sont pas déplacés, vont continuer à lutter contre les Russes. Dans quelques décennies, ils devraient finir par les vaincre.
Si les États-Unis de Trump n’étaient pas expansionnistes, il serait beaucoup plus difficile pour Poutine et Nétanyahou de poursuivre leurs conquêtes territoriales. Mais tel n’est pas le cas.
Curieusement, les trois pays ont le même talon d’Achille: leur économie. Mais la Chine et l’Inde financent la Russie avec leurs achats de pétrole, les États-Unis financent Israël et les croyants MAGA financent les États-Unis de Trump.