Lévis–Lotbinière: Jacques Gourde obtient un septième mandat
«Le moral est bon», dit le conservateur atteint d’un cancer de la prostate


Dominique Lelièvre
Bataillant à la fois pour un 7e mandat à la Chambre des communes et pour vaincre un cancer de la prostate, Jacques Gourde a été réélu facilement lundi soir dans Lévis—Lotbinière.
Le candidat conservateur a suivi le dévoilement des résultats entouré de son équipe au restaurant Le 2000 à Saint-Étienne-de-Lauzon.
Un poids a semblé s’enlever de ses épaules quand les réseaux télévisés l’ont déclaré victorieux, une heure après la fermeture des bureaux de vote.
«Je me sens privilégié que les gens me donnent leur confiance pour un 7e mandat et c'est une grande fierté aussi pour moi, parce qu'un 7e mandat, pour un député québécois conservateur, ça n'est jamais arrivé», a réagi M. Gourde.
«Et dans mon cas, présentement, j'avais deux combats: le combat de mes traitements pour le cancer de la prostate et le combat de la campagne électorale, alors j'ai pu cocher un des deux combats et il me reste à me concentrer pour terminer le 2e.»
Après le dépouillement de 65 bureaux de scrutin (sur 256), Jacques Gourde jouissait d'une avance confortable de 3060 votes sur son principal rival Ghislain Daigle du Parti libéral. Il était alors crédité de 46,1% des suffrages, contre 30,7% pour M. Daigle. Pierre Julien, du Bloc Québécois, suivait à 20,2%.
En 2021, le conservateur l’avait emporté facilement avec 51,6% des suffrages.
Le moral est bon
Ne cachant pas sa fatigue causée par les traitements de radiothérapie, M. Gourde, élu pour la première fois en 2006, paraissait revigoré au contact de ses bénévoles et de ses proches venus l’appuyer.
«Le moral est toujours bon. [...] Les électeurs ont été tellement gentils. Ils disaient: “Regarde, va te reposer, nous autres on va aller voter”», confiait-il, un peu plus tôt dans la journée.

Il soutient que son cancer, bien que «agressif», a été découvert à temps, et qu’il répond bien aux traitements.
Par un spectaculaire hasard, ces derniers ont commencé le lendemain du déclenchement de l’élection et doivent prendre fin ce vendredi.
«Il va clore la première bataille, électorale, puis dans quelques jours il va clore sa deuxième bataille, qui est sa maladie», prédisait Marie-Josée Flamand, une bénévole de sa campagne.
Celui connu pour son style coloré n’a pu faire de porte-à-porte, mais a quand même tenu à participer à quelques événements, pendant les dernières semaines.
«C’est sûr que j’ai priorisé mon combat contre le cancer. Il n’était pas question de manquer aucun traitement.»
Il se pense être en mesure de retourner travailler à la Chambre des communes aussitôt qu’à la fin mai.
Préoccupés par Trump
De son propre aveux, Donald Trump «a dominé beaucoup» les discussions sur le terrain, mais les électeurs lui ont aussi parlé de 3e lien, que les gens «souhaitent ardemment» selon lui.
Les employeurs demandent également plus de flexibilité pour faire venir des travailleurs étrangers temporaires.