Lever l’interdiction du kirpan à l’Assemblée nationale? Une réflexion s’impose, selon une députée libérale
La libérale Brigitte Garceau croit qu’une réflexion s’impose quant à la possibilité de permettre à nouveau le port du kirpan dans l'enceinte du Parlement québécois


Geneviève Lajoie
Après une rencontre avec Pablo Rodriguez et des leaders sikhs de sa circonscription, la députée libérale Brigitte Garceau croit qu’une réflexion s’impose quant à la possibilité de permettre à nouveau le port du kirpan à l’Assemblée nationale.
«Je crois qu’il faut avoir une discussion à ce sujet-là, a-t-elle confié, en entrevue. C’est une question de la communauté [sikhe] que je suis prête à considérer avec tout le monde».
Quelques jours avant d’être élu chef du Parti libéral du Québec, Pablo Rodriguez a participé à un évènement organisé par la communauté sikhe montréalaise en compagnie de la députée de Robert-Baldwin.
Notre Bureau parlementaire a mis la main sur la «note de breffage» interne destinée à l’ancien ministre fédéral pour le préparer en vue de la rencontre. Le document est signé par deux bénévoles de la campagne au leadership du clan Rodriguez et par Brigitte Garceau. Cette dernière jure toutefois que ce n’est pas elle qui l’a écrit ni approuvé.
On précise à l’aspirant-chef qu’il doit se montrer sensible à l’importance du kirpan, un des cinq symboles devant être arborés par les sikhs. Et que le petit poignard courbé n’est pas banni des édifices fédéraux ou de ceux d’autres provinces, comme la Colombie-Britannique.
On lui suggère aussi de dire que le port du kirpan à l’Assemblée nationale est un sujet «délicat au Québec, mais [qu’il] est prêt à l’examiner de plus près afin de trouver une façon de le résoudre».
Rappelons que le kirpan est interdit dans l’enceinte du Parlement québécois depuis 15 ans maintenant. À deux reprises depuis, les tribunaux ont donné raison aux élus du Québec de pouvoir établir leurs propres règles de sécurité, même s’il y a une atteinte à un droit constitutionnel.
La députée Garceau, qui fait ainsi écho à la communauté sikhe de son comté, estime que le moment est venu de réfléchir à la pertinence d’une telle mesure, qui empêche les citoyens pratiquant cette religion de pouvoir pénétrer dans la Maison du peuple avec leur petit couteau sacré.
Le sujet amené au caucus
Selon elle, c’est important «d’être à l’écoute» de leurs revendications, comme à celles des autres communautés culturelles.
L’élue compte d’ailleurs amener cet enjeu au sein de son caucus prochainement. «Moi je suis prête [...] comme députée, d’exprimer la voix de mes concitoyens pour avoir cet échange avec le chef et aussi avec les membres de mon caucus», dit-elle.
La députée Garceau, qui était aux côtés de Pablo Rodriguez durant la rencontre avec les leaders sikhs de son comté le 8 juin dernier, précise que les discussions ont été très brèves et que son chef ne s’est pas prononcé personnellement sur la question.
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